Mal de Dos : Ce Que Tout le Monde Fait Mal (et Comment y Remédier)

PAS LE TEMPS DE TOUT LIRE ?

Le mal de dos est partout. C’est simple, il touche 80% des gens. Et pourtant, malgrĂ© des annĂ©es d’études et des tonnes de conseils, la douleur persiste. Pourquoi ? Parce qu’on continue de faire LA mĂȘme erreur, encore et encore. Une erreur tellement rĂ©pandue qu’elle dĂ©passe mĂȘme les kinĂ©s les plus aguerris.

Pendant des dĂ©cennies, on a cherchĂ© LA solution miracle. D’abord, c’était les exercices en flexion : on renforçait les abdos, on Ă©tirait le dos. Ensuite, on a tout misĂ© sur les extensions Ă  la McKenzie. Et puis le gainage est arrivĂ©, avec l’idĂ©e de « protĂ©ger son dos ». À chaque fois, on nous promettait que ça allait marcher.

Spoiler : ça marche
 parfois. Et souvent, ça empire les choses.

La vraie erreur ? Croire que votre mal de dos vient uniquement de votre colonne vertĂ©brale. Hernie discale, arthrose
 oui, ça peut jouer. Mais ce n’est qu’un bout du puzzle. En rĂ©alitĂ©, votre douleur est le rĂ©sultat d’un cocktail explosif : vos habitudes, vos croyances, votre stress, votre façon de bouger, et mĂȘme votre sommeil.

Dans cet article, je vous montre :

  • Pourquoi les approches classiques Ă©chouent trop souvent.
  • Ce que les Ă©tudes scientifiques rĂ©centes rĂ©vĂšlent sur le modĂšle bio-psycho-social de la douleur.
  • Comment vider ou agrandir la coupe de vos facteurs de risque pour enfin soulager votre dos.

Si vous en avez marre de souffrir ou de tester des exercices qui ne marchent pas, lisez jusqu’au bout. Vous dĂ©couvrirez des solutions simples, efficaces et surtout adaptĂ©es Ă  VOTRE situation. Parce que votre dos mĂ©rite mieux que des « recettes toutes faites ».

Pour aller plus loin : 

Le mal de dos touche prĂšs de 80% de la population.

Selon les chercheurs, les maux de dos ont augmenté de 54 % entre 1990 et 2015.

La lombalgie, le mal en bas du dos, est la 1ere cause d’invaliditĂ© dans le monde (Hartvigsen 2018).

Autant dire que c’est un problĂšme Ă©norme autant pour les gens qui souffrent que pour leur famille et la sociĂ©té !

Le plus souvent, le mal au dos ne dure pas plus de 4 semaines. Mais parfois la douleur au dos dure plus longtemps ou revient rĂ©guliĂšrement de mois en mois
 et lĂ  ça devient un rĂ©el problĂšme.

Et la plupart des gens font une erreur catastrophique qui les empĂȘche d’aller mieux. Ils s’enferment dans un cercle vicieux qui ne fait que les entraĂźner vers plus de douleur et de handicap


Par exemple, certains croient que le mal de dos est dĂ» Ă  un excĂšs de compression et de l’arthrose au niveau des articulations de la colonne vertĂ©brale. Un peu comme si Ă  force d’ĂȘtre debout, les os de la colonne vertĂ©brale sont trop Ă©crasĂ©s ou usĂ©s


Vous me direz :

« Le mal de dos c’est facile, un peu de massage, on s’étire le dos et on travaille les abdos  »

Et bien pas forcĂ©ment
 c’est ainsi qu’on voit des gens qui passent des mois, voir des annĂ©es, Ă  se faire masser sans rĂ©sultats sur le long terme, car le mal de dos revient inĂ©luctablement et d’autres qui passent leur temps Ă  faire des crunchs dans les salles de gym et qui ont de plus en plus mal
.

Pour sortir de ce schĂ©ma, certains ont suivi la mĂ©thode popularisĂ©e par Mc Kenzie et ont pratiquĂ© de l’extension, dans l’idĂ©e de soulager la pression sur le disque intervertĂ©bral


D’autres ont plutĂŽt misĂ© sur des exercices de gainage pour « protĂ©ger la colonne vertĂ©brale » 

Parfois cela marchait
. Et parfois ça empirait ! Car on ne prenait toujours pas en compte la plus grosse erreur commise face au mal de dos


De mon cĂŽtĂ©, aprĂšs avoir pratiquĂ© ces erreurs j’ai dĂ» adapter ma pratique pour aider enfin mes patients Ă  se dĂ©barrasser de leur lombalgie.

Dans cet article, nous allons voir quelles sont les erreurs les plus frĂ©quentes avec le mal de dos, pourquoi elles vous empĂȘchent de vous en sortir et surtout quelles solutions vous pourriez mettre en place pour en finir avec le mal de dos.

On est parti !

Mal de dos : l'erreur la plus fréquente

Mal de dos : la faute Ă  l’évolution


Mal de dos, mal du siĂšcle
 face Ă  l’importance de la frĂ©quence du mal de dos dans la population, on est tentĂ© de penser que l’origine des maux de dos vient du fait que l’Homme soit passĂ© de la position Ă  quatre pattes Ă  la position debout, et qu’ainsi les forces de compressions s’accumulent sur les vertĂšbres et les disques intervertĂ©braux, aboutissant Ă  de l’arthrose au niveau des articulations postĂ©rieures ou d’autres lĂ©sions au niveau du disque : hernie discale, protrusion, bombement, etc


Evolution de l'Homme et Mal de Dos

DĂšs lors, on peut penser qu’une trop grande lordose lombaire, si on creuse trop le dos en faisant une extension, serait LA chose Ă  Ă©viter, car elle amĂšnerait trop de « compression » sur les disques et articulation vertĂ©brales et abĂźmerait ces derniers
 L’hyperlordose c’est la bĂȘte noire de votre dos !

Ainsi, dans les années 1930, le Dr Paul C. Williams a proposé des exercices spécifiques en flexion pour réduire la douleur lombaire, appelés exercices de Williams (Dydyk 2023).

Ces exercices visaient à diminuer la compression sur la colonne :

  • en renforçant les abdominaux,
  • en Ă©tirant les muscles lombaires
  • et en Ă©vitant l’extension lombaire.

Parmi eux, on retrouve des mouvements comme l’inclinaison du bassin, les redressements partiels et les Ă©tirements des ischio-jambiers. Mais l’exercice phare consiste Ă  saisir les jambes et Ă  tirer les genoux vers la poitrine et Ă  les maintenir pendant plusieurs secondes.

Ces exercices étaient conçus pour ouvrir les espaces entre les vertÚbres, réduire la pression sur les disques et améliorer la stabilité lombaire.

Pendant des décennies, ils ont été LA référence dans les traitements des lombalgies, utilisés dans de nombreuses écoles du dos et, selon une étude de 2015 (Fatemi 2015), ils restent assez efficaces pour diminuer les douleurs.

Ajoutez à ça quelques massages du dos pour détendre ces muscles qui « tirent » trop en arriÚre et on est censé avoir la solution ultime contre le mal de dos !

Se pencher c'est fini : « tiens-toi droit » pour sauver ton dos !

Et on obtient quelques rĂ©sultats
 mais rien d’extraordinaire, et pas toujours, et souvent Ă  court terme. On se dit qu’il y a peut-ĂȘtre mieux
 surtout aprĂšs les travaux de Nachemson-Andersson sur les disques intervertĂ©braux dans les annĂ©es 60 Ă  80 qui concluent en 1981 :

« Comparée à la pression de la charge en position debout,

  • la position allongĂ©e rĂ©duit la pression de 50 Ă  80 %,
  • tandis que la position assise sans support augmente la charge de 40 %,
  • l’inclinaison vers l’avant et l’haltĂ©rophilie de plus de 100 %,
  • et la position de flexion et de rotation vers l’avant de 400 %.
  • De fortes augmentations de pression ont Ă©galement Ă©tĂ© observĂ©es chez les sujets effectuant divers exercices de renforcement couramment prescrits. »

Autrement dit, les chercheurs observaient qu’en faisant les exercices de Williams en flexion, on augmentait les forces de compression dans la colonne vertĂ©brale !

Des rĂ©sultats confirmĂ©s par Wilke dans cette Ă©tude de 1999 : la pression sur les disques intervertĂ©braux explose lorsqu’on se penche en avant !

Pression dans les disques intervertébraux selon différentes activités.
D'aprĂšs Wilke et coll. (1999) par Mohamed Amine Chetoui (2017)

Si la pression dans le dos était proche de 0% en position allongée, elle passait à 100% en position debout et 200% en position debout penchée en avant et 400% si on ajoute une rotation à la flexion ou si on porte une charge !

Donc quelque chose ne va plus avec ces exercices en flexion de Williams


Les plus malins d’entre vous commencent Ă  rĂ©aliser que si on travaille trop les abdominaux et la dĂ©lordose lombaire, on a plutĂŽt tendance Ă  rĂ©aliser une flexion au niveau des vertĂšbres lombaires et donc Ă  se pencher en avant
 donc Ă  augmenter la pression dans les disques intervertĂ©braux !

Tout ce qu’on ne veut pas !

 

AprĂšs ces Ă©tudes, la chasse aux sorciĂšres Ă©tait lancĂ©e, l’ennemi tout trouvé : si on ne voulait plus avoir mal au dos, il ne fallait plus se pencher en avant !

DĂšs lors, l’injonction « tiens-toi droit » est devenue une des phrases prĂ©fĂ©rĂ©es des parents qui voulaient le bien de leurs enfants


D’ailleurs, ce n’était pas que les parents qui s’adressaient Ă  leurs enfants, on avait le mĂȘme discours dans les formations gestes et postures et les Ă©coles du dos en entreprise :

« Tu ne veux plus avoir mal au dos ? Alors, tiens-toi droit ! » Et on rajoutait : « Plie les genoux pour ramasser quelque chose et fais des abdos pour protéger ton dos ! »

 

Ainsi au dĂ©but des annĂ©es 2000, deux grands changements s’opĂšrent :

Et là encore, cela marche assez bien chez de nombreux patients
 alors que chez d’autres ça ne change rien, et d’autres encore, c’est pire : cela ne fait qu’augmenter les douleurs !

Exercice en extension pour le mal de dos - Yoga posture du Cobra (Mc Kenzie)

La solution ultime face au mal de dos
 ou presque !

Rappelez-vous qu’il y a des gens pour qui la thĂ©rapie « en flexion » fonctionnait assez bien
 et on leur a dit :

« Non non, maintenant les Ă©tudes nous montrent que ça marche mieux avec de l’extension, faites de l’extension pour votre mal de dos, car en flexion vous augmentez la pression sur votre dos ».

RĂ©sultat : ils ont encore plus mal qu’avant !

En fait certains sont amĂ©liorĂ©s avec les exercices en flexion, d’autres avec les exercices en extension, et d’autres encore avec des inclinaisons de la colonne !

Il faut donc bien faire attention Ă  diagnostiquer avec prĂ©cision la direction prĂ©fĂ©rentielle de la douleur ou « prĂ©fĂ©rence directionnelle » (savoir quelle direction de mouvement vous soulage
 plutĂŽt flexion, extension, inclinaison latĂ©rale
), car une Ă©tude contrĂŽlĂ©e randomisĂ©e a montrĂ© que donner la « mauvaise » direction aux exercices peut en fait conduire Ă  plus de douleurs (Long 2004).

Comme on observe que certaines techniques en flexion marchent pour certains et d’autres techniques en extension marchent pour d’autres, on en arrive Ă  une conceptualisation de la colonne vertĂ©brale en « 2 colonnes » :

  • la colonne antĂ©rieure, principalement constituĂ©e des disques intervertĂ©braux et des corps vertĂ©braux,
  • et la colonne postĂ©rieure, principalement constituĂ©e des articulaires postĂ©rieures.

Et on se dit que si c’est la colonne antĂ©rieure qui est touchĂ©e, avec des atteintes au niveau des disques intervertĂ©braux (hernie discale, protrusion, bombement discal
), alors des exercices en extension pour diminuer les forces de compression sur le disque vont ĂȘtre efficaces.

À l’inverse, si c’est plutĂŽt la colonne postĂ©rieure qui est abĂźmĂ©e (avec de l’arthrose lombaire par exemple), des exercices plutĂŽt axĂ©s sur la dĂ©lordose seront efficaces


C’est schĂ©matique, ça ne rĂ©pond pas Ă  100% des patients, certains avec des lĂ©sions du disque intervertĂ©bral sont soulagĂ©s avec des mouvements en flexion alors que d’autres avec de l’arthrose postĂ©rieure sont soulagĂ©s avec des mouvements en extension
 mais grosso modo ça fonctionne assez bien


Conceptualisation de la colonne vertébrale en deux colonnes

Entre préférence directionnelle et stabilisation du tronc par gainages, on semble tenir la bonne recette pour dire adieu au mal de dos


Sauf que


Les chercheurs se rendent compte que « se tenir droit », « se rigidifier » pour protĂ©ger son dos, c’est ce que font dĂ©jĂ  les personnes qui ont mal au dos sans qu’on leur dise de le faire en exercice.

Selon Hodges en 2009, les personnes qui ont mal au dos sont plus raides et plus « stables » que celles qui n’ont pas mal au dos !

« Contrairement Ă  ce que l’on croit chez les cliniciens, la rigiditĂ© du tronc a augmentĂ©, et non diminuĂ©, en cas de lombalgie rĂ©currente, probablement en raison d’une augmentation de l’activitĂ© musculaire du tronc et de modifications du contrĂŽle rĂ©flexe des muscles du tronc (Hodges 2009) ». 

Les personnes qui ont mal au dos et qui se tiennent assis le dos « bien droit », ont les muscles dorsaux qui se contractent plus fort que ceux qui n’ont pas mal au dos (Dankaerts 2006) !

Les personnes souffrant de lombalgie ont montrĂ© moins de mouvements de la rĂ©gion lombaire et plus de mouvements du genou que le groupe tĂ©moin lors d’une tĂąche de descente (Hernandez 2017). Ils restent « bien droit » pendant leurs mouvements et ça ne change pas grand-chose Ă  leur problĂšme


Si cette rigidité accrue peut offrir une certaine protection aux structures vertébrales à court terme, elle risque toutefois, à long terme, de nuire à la santé de la colonne. En effet, elle compromet la dynamique naturelle du tronc, notamment sa capacité à absorber les chocs, ce qui pourrait favoriser la réapparition des douleurs lombaires (Hodges 2009) .

Donc est-il vraiment utile de faire du renforcement du tronc avec des gainages ? Surtout que l’on remarque que chez certains patients, ces recommandations aggravent le problùme !

C’est quand mĂȘme plus d’un tiers des patients qui sont concernĂ©s et pour qui la douleur lombaire dure plus de trois mois ou qui rĂ©cidive en moins d’un an !

On parle alors de lombalgie chronique (ou récidivante), et on arrive là certainement à la plus grosse erreur commise avec le mal de dos


Le mal de dos donne des muscles stabilisateurs plus forts que ce qu'on le pensait...

Changer de modĂšle face Ă  la lombalgie chronique.

Que ce soit avec le renforcement du tronc, le modÚle de la colonne antérieure ou celui de la colonne postérieure, dans tous les cas on considÚre que les douleurs proviennent de lésions de la colonne vertébrale : soit au niveau des articulations postérieures, soit au niveau du disque intervertébral.

On est dans ce qu’on appelle le modĂšle biomĂ©dical de la douleur : une lĂ©sion, une anomalie, est responsable de la douleur et l’objectif du thĂ©rapeute est de trouver cette lĂ©sion pour la traiter.

Mais parfois on rencontre des patients qui ont mal au dos, mais sans lĂ©sions : rien sur les radios, rien sur l’IRM ! Et pourtant la douleur est bien là !

Dans ce cas, de nombreux mĂ©decins ont trouvĂ© la parade : « c’est dans votre tĂȘte » !

Si le patient a mal alors qu’on ne trouve rien sur l’imagerie, c’est qu’il doit « s’inventer » la douleur
 c’est « psychosomatique », car si on reste dans le modĂšle biomĂ©dical : s’il n’y a pas de lĂ©sion, il ne devrait pas y avoir de douleur !

Mais c’est lĂ  que de nombreuses recherches en neuroscience de la douleur interviennent et remettent en question ce modĂšle biomĂ©dical


Notamment une Ă©tude de Brinjikji et ses collaborateurs en 2015 qui a fait venir dans son laboratoire des milliers de personnes qui n’avaient PAS mal au dos pour leur faire passer une IRM.

Si on suit la logique biomĂ©dicale, si ces gens n’ont pas mal au dos, on ne devrait rien trouver Ă  l’imagerie


Mais d’aprĂšs vous quels sont les rĂ©sultats observĂ©s par Brinjikji ?

Mal de Dos et IRM pas toujours liés

Vous vous doutez bien que ça n’a pas suivi le raisonnement biomĂ©dical habituel sinon il n’y aurait pas d’article !

Les chercheurs ont observĂ© des lĂ©sions au niveau de la colonne vertĂ©brale chez de nombreux participants, mĂȘme s’ils n’avaient pas mal au dos !

L’élĂ©ment le plus dĂ©terminant Ă©tait leur Ăąge !

Globalement, chez les personnes de 20 ans, il y avait 20% des participants qui avaient des lĂ©sions au niveau de la colonne vertĂ©brale, chez les personnes de 60 ans c’était 60% et chez les personnes de 80 ans, c’était 80% !

Donc d’aprĂšs cette Ă©tude, les lĂ©sions observĂ©es au niveau de la colonne vertĂ©brale sont plus un reflet du temps qui passe, comme les cheveux blancs et les rides, plus qu’un signe de douleur (puisqu’encore une fois les participants n’avaient PAS mal au dos !).

Du coup le modÚle biomédical de la douleur est bien mis à mal


L’erreur la plus frĂ©quente avec le mal de dos c’est de croire que tout le problĂšme vient des lĂ©sions de votre colonne vertĂ©brale !

Ce qui est renforcĂ© par l’imagerie, puisque si vous avez mal au dos et que vous faites une radio ou une IRM, statistiquement, il y a de fortes chances que vous trouviez quelque chose ! D’autant plus si vous avancez en Ăąge !

Mais est-ce que c’est la cause de votre douleur ? Pas forcĂ©ment !

Mais alors,  il n’y aurait donc aucun lien entre lĂ©sion de la colonne vertĂ©brale (arthrose lombaire, hernie discale
) et le mal de dos ?

Ce serait trop simple d’en arriver à cette conclusion ! Les chercheurs nous montrent que c’est un peu plus complexe


Par exemple, Brinjikji, toujours lui, a refait l’expĂ©rience, mais avec des gens qui avaient mal au dos
 et ce qu’il a observĂ©, c’est que les gens qui ont mal au dos ont statistiquement plus de lĂ©sions que les gens qui n’ont pas mal au dos !

Donc mĂȘme si les lĂ©sions anatomiques ne sont pas une cause directe de la lombalgie, elles en sont nĂ©anmoins un facteur de risque ! C’est-Ă -dire que si vous avez des lĂ©sions, vous avez plus de risques d’avoir des douleurs, mais ce n’est pas une obligation !

C’est comme si vous alliez nager un jour oĂč il y a beaucoup de vagues, vous avez plus de risques de boire la tasse ce jour-lĂ , mais ce n’est pas une obligation.

Mais si ce ne sont pas forcĂ©ment les lĂ©sions anatomiques qui sont responsables du mal de dos alors d’oĂč viennent nos douleurs ?

Et bien grosso modo (oui je n’arrĂȘte pas de rĂ©pĂ©ter ce mot), tout ce qui constitue votre vie peut ĂȘtre un facteur de risque pour votre mal de dos !

  • Il y a des facteurs biologiques, comme les lĂ©sions, des faiblesses musculaires, votre Ăąge, une maladie, etc

  • Mais aussi des facteurs psychologiques(Martinez-Calderon 2020): comme vos croyances, vos peurs, vos attitudes

  • Et des facteurs sociaux: comme le contexte culturel et Ă©conomique, le soutien du conjoint ou de la hiĂ©rarchie, etc


C’est le modùle bio-psycho-social de la douleur (Waddell 1987) !

Le mal de dos est multifactoriel et sera différent pour chaque individu en fonction des facteurs qui contribuent à sa douleur !

Et ce modĂšle est particuliĂšrement vrai en cas de lombalgie chronique oĂč de nombreuses Ă©tudes rapportent que les facteurs psychosociaux sont dĂ©terminants dans la chronicisation de la douleur (den Hollander 2010 ; Linton 2011 ; Nicholas 2011)!

C’est-à-dire que ce qui fait passer un petit mal de dos de quelques jours à un gros mal de dos qui dure des mois et des mois, c’est plus des facteurs psychologiques que des facteurs biologiques !

En effet, les patients atteints de lombalgie chronique ont une prĂ©sence accrue de facteurs psychologiques tels que la kinĂ©siophobie, l’adaptation inadaptĂ©e, le catastrophisme ou une faible auto-efficacitĂ© (Zaina, 2020).

On comprend alors mieux les échecs parfois rencontrés avec les exercices de stabilisation ou ceux de Mc Kenzie


Par exemple, chez certains, mĂȘme les recommandations de faire des abdos pour protĂ©ger son dos peut ĂȘtre nĂ©faste au final, car ces mots laissent Ă  pense que si le dos a besoin d’ĂȘtre protĂ©gĂ© par les abdos, c’est qu’il est faible (Barker 2009): certains croient alors que le dos est fragile, qu’une « instabilitĂ© lombaire » veut dire que leur dos peut aller mal Ă  tout moment, au moindre petit truc, et qu’il n’y a rien Ă  faire, d’autres n’osent plus bouger de peur de « casser » leur dos, une rĂ©ponse de bon sens pour protĂ©ger un dos « endommagĂ© » (Bunzli 2017), et d’autres encore ont peur de mal faire les exercices d’abdominaux et d’aggraver la situation au lieu de l’amĂ©liorer, les patients se raidissent
 un cercle vicieux s’installe et la douleur perdure


Voir votre mal de dos à travers ce modÚle bio-psycho-social permet de tout changer dans sa prise en charge pour enfin vous en sortir !

ModĂšle Bio Psycho Social de la douleur

Mal de dos que faire ?

Avec le modÚle bio-psycho-social, il faut imaginer votre mal de dos comme une coupe qui se remplit de différents facteurs de risques et lorsque la coupe déborde, vous avez mal au dos.

Mal de dos Multifactoriel comme une coupe qui déborde

Aussi plusieurs solutions s’offrent à vous pour aller mieux : vider la coupe ou agrandir la coupe.

  1. Vider votre coupe, en travaillant sur un facteur ou sur plusieurs facteurs de risques qui composent votre douleur.

Notez que vous n’ĂȘtes pas obligĂ© de jouer sur tous les facteurs, de vider complĂštement la coupe, pour voir vos douleurs disparaĂźtre


Par exemple si vous avez dans vos facteurs une arthrodĂšse qui vous crĂ©e un manque de mobilitĂ© lombaire, vous ne pourrez peut-ĂȘtre pas faire grand-chose sur cette derniĂšre, mais il faut prendre conscience que l’arthrodĂšse n’est certainement qu’un facteur parmi d’autres responsables de vos douleurs.

Le fait de jouer sur les autres facteurs qui remplissent votre coupe, comme des croyances limitantes, une faiblesse des muscles érecteurs du rachis, un manque de souplesse des ischio-jambiers, du stress ou un manque de sommeil, vous permettra de voir vos douleurs lombaires disparaßtre !

2. Agrandir votre coupe, en jouant sur vos capacitĂ©s d’adaptations pour amĂ©liorer votre sensibilitĂ© Ă  la douleur.

Dans ce domaine, l’activitĂ© physique, que ce soit des abdominaux, du travail de stabilitĂ© du tronc, de la marche, du squat, du Yoga, du Qi Gong ou autre chose, pourra vous ĂȘtre d’une grande aide, car elle vous permettra d’agir sur les trois composantes bio-psycho-sociale.

On agit sur le corps et sur l’esprit (Mee-Inta 2019) !

On augmente l’auto-efficacitĂ© (Martinez-Calderon 2020 b ) et rĂ©duit les croyances liĂ©es Ă  la peur du mouvement et Ă  l’évitement (Martinez Calderon 2020 c ; Hanel 2020).

Donc tous les conseils de massage, de gainage, d’extension ou de flexion ne sont pas « mauvais »  ils peuvent fonctionner, mais pas forcĂ©ment mieux que d’aller marcher ou de faire du Paddle !

Selon les Ă©tudes (Shamsi 2016 ; 2015 ), le « core stability » par exemple fonctionne contre le mal de dos, mais pas mieux que d’autres formes d’exercices


Donc, comme je le dis dans mon livre « Mal de dos : 8 clés prouvées scientifiquement pour soulager vos douleurs » :

« Le meilleur exercice pour votre dos, c’est celui que vous ferez ! ». Et pour le faire rĂ©guliĂšrement, choisissez surtout quelque chose qui vous plaĂźt !

Pour le massage, oui il est efficace, mĂȘme si ce n’est pas pour les raisons que l’on croit
 mais le problĂšme c’est qu’il favorise la dĂ©pendance au thĂ©rapeute
 Ă  moins de faire de l’automassage avec un rouleau par exemple !

 

Et surtout, il faut bien comprendre que ces approches ne sont qu’une partie de l’équation
 parfois cela suffira Ă  « vider ou agrandir la coupe » et parfois non !

Comme vous pouvez le constater, une évaluation sérieuse pour savoir quels sont les facteurs qui composent votre douleur est primordiale. Vous pourrez alors déterminer des objectifs clairs pour soigner votre mal de dos.

Pour vous aider, le mieux reste de vous entourer de professionnels de santé dans les branches bio-psycho-sociales : kiné et psychologue en premiÚre ligne en cas de lombalgie chronique !

Pour amĂ©liorer vos chances de rĂ©ussite et rester motivĂ©(e) j’ai Ă©galement crĂ©Ă© « Mon cahier mal de dos » pour vous accompagner sur la route qui mĂšne Ă  une vie sans mal de dos.

BasĂ© sur les TCC, les ThĂ©rapies Cognitivo Comportementales, et sur les derniĂšres Ă©tudes scientifiques sur le mal de dos, « Mon Cahier Mal de Dos : Carnet de Bord pour Vaincre la Lombalgie Chronique » est bien plus qu’un simple journal. C’est un vĂ©ritable coach personnel qui aide Ă  Ă©valuer sa douleur, fixer des objectifs rĂ©alistes et suivre ses progrĂšs sur 10 semaines. Avec des outils pratiques et des encouragements motivants, il accompagne chaque Ă©tape vers la guĂ©rison.

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J’espĂšre que cet article vous aura plu, si c’est le cas ou si vous avez des questions n’hĂ©sitez pas Ă  me le dire en commentaire.

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SOURCES :

INTRO

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PARTIE 1 :

A

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B

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