Sommaire :
- 1 Les origines de la méthode Coué
- 2 « Coué » ce que c’est ?
- 3 Les principes de la méthode Coué
- 4 Critique de la pensée positive et de la méthode Coué : les limites des autosuggestions
- 5 Comment utiliser la méthode Coué et la pensée positive : la véritable pratique des autosuggestions
- 6 La loi d’Attraction ne marche pas : les pièges de la pensée positive [9 ERREURS FATALES]
- 6.1 1) Erreur 1 : se mentir à soi-même, dépasser sa limite d’acceptation
- 6.2 2)Erreur 2 : faire une demande à l’encontre de nos désirs profonds
- 6.3 3) Erreur 3 : ne s’adresser qu’à sa conscience lors des autosuggestions
- 6.4 4) Erreur 4 : Rejeter vos pensées négatives !
- 6.5 5) Erreur 5 : croire que la résolution de votre problème, la guérison, ne dépend que de vous !
- 6.6 6) Erreur 6 : chercher la perfection
- 6.7 7) Erreur 7 : S’enfermer dans nos croyances et faire peser des risques sur notre santé
- 6.8 8) Erreur 8 : Prendre les autosuggestions pour une finalité
- 6.9 9) Erreur 9 : croire en une solution miracle
- 7 CONCLUSION
- 8 LIVRES pour aller plus loin :
- 9 Sources
La méthode Coué on la connaît sans la connaître… Émile Coué, son fondateur, qualifiait sa technique de « méthode préventive et curative ».
Selon lui, son approche chargée de positivité marche pour à peu près tout :
- Si vous souhaitez guérir d’une affection physique : troubles digestifs, mal de dos, insomnie, arthrite…
- Si vous souhaitez améliorer certaines capacités d’ordre psychologique : réduction du stress, lutte contre la timidité, prise de parole en public, gestion du poids, alcoolisme…
- Et même si vous voulez trouver une certaine confiance en vous, atteindre la réussite professionnelle et personnelle !
Bref la méthode Coué, c’est la panacée ! Un remède miracle chargé d’optimisme capable de tout soigner (ou presque) !
Ça paraît trop beau pour être vrai…
Créée dans les années 1900-1920, la méthode Coué à l’origine a influencé de nombreuses techniques de développement personnel et de coaching actuelles axées sur la positivité :
- Les Approches thérapeutiques « Orientées Solutions » ou AOS (M.H. Erickson),
- La PNL (Programmation Neuro Luinguistique),
- La sophrologie,
- L’hypnose et l’auto-hypnose, Coué se déclarait d’ailleurs descendant de l’école de Nancy
- La visualisation créatrice, utilisée par les sportifs de haut niveau,
- La pensée positive,
La pensée positive, dont l’ouvrage le plus emblématique est celui du pasteur Nelson Vincent Peale, « la Puissance de la pensée positive » en 1952, est un peu le pendant américain de la méthode Coué. On peut aussi connaître la pensée positive sous le nom de « loi de l’Attraction », popularisée par le film de Rhonda Byrne, « le Secret », sorti en 2006.
Les deux méthodes sont souvent confondues, car toutes deux basées sur les autosuggestions et les affirmations positives pour reprogrammer son subconscient et obtenir tout ce que l’on veut.
Malgré leurs ressemblances, il n’en demeure pas moins une différence fondamentale : la pensée positive est ancrée dans une culture croyante et spirituelle (le christianisme au départ, avant d’y ajouter des éléments d’autres religions comme l’hindouisme). Avec la pensée positive, c’est Dieu ou l’Univers, qui donne la guérison. Avec la méthode Coué, c’est le sujet souffrant qui déclenche sa guérison à partir d’une aide du thérapeute.
De nombreuses personnalités utilisent les autosuggestions : Will Smith, Jim Carrey, Mohamed Ali, Oprah Winfrey, Arnold Schwarznegger, Bruce Lee et bien d’autres encore.
…
Ils ont toujours exprimé leur croyance selon laquelle la pensée positive et les affirmations les avaient aidées dans leur parcours vers le succès et la fortune.…
Pourtant, la méthode Coué est souvent moquée et caricaturée à l’extrême, comme dans le sketch de Danny Boon où un dépressif se répète sans arrêt « je vais bien, tout va bien » (avant de finir effondré en sanglots).
Dans le langage courant et en politique, l’expression « méthode Coué » a une connotation négative et désigne souvent des propos naïfs et sans réels fondements.
Bref pour beaucoup, la pensée positive et la méthode Coué c’est du vent ! D’ailleurs, loin des moqueries, plusieurs scientifiques remettent en question la pensée positive et tendent à démontrer son inefficacité, voir ses dangers !
Mais combien de ces personnes connaissent réellement la méthode Coué ? Combien ont compris les principes de l’autosuggestion tels qu’Emile Coué les présente dans ses ouvrages ?
La méthode Coué ne consiste pas à se répéter bêtement que tout va bien pour régler nos soucis. Ce serait évidemment voué à l’échec. Non ! La méthode Coué est en fait plus subtile qu’il n’y paraît !
C’est ce que nous allons voir dans cette série d’articles pour démêler le vrai du faux sur la pensée positive, la méthode Coué et la positivité !
Les origines de la méthode Coué
1) Méthode Coué : l’histoire dans l’Histoire
Le nom de la méthode nous vient de son créateur, Émile Coué, un psychologue et pharmacien français qui vécu de 1857 à 1926.
L’histoire raconte qu’un jour une femme vint le voir à son officine, mais sans ordonnance. Au lieu de la laisser repartir avec son mal, Coué alla dans l’arrière-boutique et revint avec un remède dans un flacon et cette prescription : « vous en prendrez 3 gouttes par jour en répétant ces quelques mots et vous irez vite mieux ». Quelques jours plus tard, la femme revint voir le pharmacien. Elle était guérie, en pleine forme, et demandait à avoir plus de ce fameux remède miracle ! Emile Coué avoua alors que ce n’était que de l’eau distillée… et pourtant la patiente avait guéri ! Alors qu’elle n’avait reçu aucun médicament !
Émile Coué avait pris conscience de l’impact de la parole sur la guérison et avait observé un fort intérêt dans ce que l’on appelle « l’effet placebo ».
2) Recherches et création de la méthode Coué
En 1902, Emile Coué se rend à Nancy où il poursuit ses recherches et apprend l’hypnose médicale et la suggestion à « l’École de Nancy », auprès du Dr Liébault et de l’un de ses confrères le Dr Bernheim. L’École de Nancy, aussi appelée École de la suggestion, est, avec l’École de la Salpêtrière, l’une des deux grandes écoles ayant contribué à l’« âge d’or » de l’hypnose en France de 1882 à 1892. Elle devient au début du XXème siècle la référence en matière de suggestion et autosuggestion.
En considérant que dans toute maladie il y a une partie physique, dite « réelle », et une partie psychologique, sans remettre en cause la médecine, Emile Coué a donc développé sa propre méthode.
Il s’appuya sur plusieurs expériences vécues, notamment avec :
- Lui-même : bien sûr, Émile Coué pratiqua sa méthode sur lui-même en plus de ses nombreux patients et en tira une grande expérience.
- Les patients : il remarqua qu’un patient persuadé qu’il va mieux guérit plus vite qu’un patient qui perd espoir dans sa propre guérison.
- Les personnels soignants : Un médecin ou un pharmacien qui donne un médicament à son patient avec optimisme, en lui disant qu’il sera rétabli d’ici un jour par exemple, aura des bien meilleurs résultats. Le thérapeute a une influence aussi importante que le médicament, aussi bien par son langage verbal que non-verbal ! Une étude de 2002 le confirme d’ailleurs.
De son vivant, sa méthode suscita un vif enthousiasme et Coué connut une renommée internationale par les résultats surprenants qu’il parvenait à obtenir au cours de ses séances et les guérisons très nombreuses qu’il suscitait.
3) Développement international et déclin de la méthode Coué
En janvier 1923 Coué est aux USA. Il y rencontre un grand succès. Présentée comme individualiste, pragmatique et optimiste, la Méthode Coué trouve avec le protestantisme américain de l’époque, un terrain favorable à son développement.
Pourtant à cette époque il existe déjà aux États-Unis une méthode d’autosuggestion pratiquée au sein de l’Église évangélique : la « Mind Cure ».
La « mind cure » est un des aspects de la « New Thougt ». La « Nouvelle Pensée » regroupe un ensemble de mouvements spirituels, de groupes et d’églises, précurseur du New Age et requalifié depuis sous le terme générique de « pensée positive »… Elle fait le pont entre les pratiques magnétiques, le spirituel et la psychothérapie.
La méthode Coué est présentée comme une version laïque de la « mind cure ».
Mais la question religieuse est d’importance aux États-Unis et Emile Coué fut amené à positionner sa méthode au regard de la religion, précisant que si sa méthode n’est liée à aucune religion particulière son enseignement reste cependant compatible avec une foi intelligente.
C’est ainsi que la méthode Coué obtint le soutien des protestants américains.
En France, cela eut l’effet inverse !
Avec ce positionnement, en1923, la méthode Coué est devenue pour beaucoup de français une thérapeutique religieuse ou spirituelle étrangère à l’esprit cartésien dominant dans notre pays.
Écartée par les laïcs qui la trouvent trop religieuse, elle est rejetée par les catholiques qui y voient une pratique protestante.
Peu à peu, pensée positive et méthode Coué s’influencent et se nourrissent mutuellement aux États-Unis et elles se renforcent alors qu’en France, la méthode Coué tombe petit à petit en désuétude.
Mais ces dernières années, le succès des coachs de vie et l’influence de la pensée positive grandissante en France offrent un regain d’intérêt pour la méthode du pharmacien nancéen…
« Coué » ce que c’est ?
Ce que l’on appelle « méthode Coué », est en fait de l’autosuggestion consciente, une sorte d’auto-hypnose, que l’on se pratique donc à soi-même : simple, pratique, facile à mettre en œuvre et gratuite !
Émile Coué la définit comme « l’implantation d’une idée en soi-même, par soi-même ».
Selon les psychologues, elle utilise une technique très connue des thérapies brèves systémiques : la prophétie auto-réalisatrice. Celle-ci utilise l’effet Pygmalion, principe selon lequel la forte croyance en un avenir possible augmente significativement la chance qu’il se réalise.
En fait nous la pratiquons tous … le plus souvent sans le savoir et à l’envers !
Nous sommes des champions innés de l’autosuggestion, sans nous en rendre compte, nous avons tous une petite voix intérieure qui ne cesse de nous parler et de nous suggérer des choses… malheureusement le plus souvent négatives !
« Mais quel imbécile », « je ne m’en sortirai jamais », « je suis nul », « c’est impossible », « mais pourquoi j’ai fait ça », « j’aurais toujours mal », « je ne peux rien faire », « j’ai une sale tête », « je ne suis pas assez bien pour lui/elle »… nous nous suggérons des choses sans arrêt ! Tout le monde ! Il arrive même que ces idées tournent en boucle dans notre tête…
Ces petites phrases semblent anodines, mais pourtant en les répétant, nous nous programmons ainsi à les concrétiser ! Comme un ordinateur qui exécute machinalement la tâche qu’on lui a demandée ! Car peu à peu, ces petites phrases répétées créent et renforcent nos croyances et nos peurs…
Nous avons tous été programmés, au niveau de notre subconscient, pour penser, croire et agir comme nous le faisons.
Notre programmation est le résultat de nombreuses influences :
- Ce que nous ont dit les autres,
- Toutes les expériences vécues jusqu’à présent, bonnes et mauvaises.
- Ce que nous nous sommes dit, les autosuggestions…
Chez certains, la programmation rend le bonheur et la réussite faciles à obtenir, tandis qu’elle ne facilite pas la vie des autres, probablement la majorité.
Emile Coué souhaitait, par sa méthode, que l’on prenne conscience de ces mécanismes, pour remplacer cette programmation négative par des autosuggestions positives, afin de se programmer autrement, pour nous aider à nous sentir mieux, aussi bien psychologiquement que physiquement !
Tout simplement parce que nous finirons par y croire. Et croire que nous pouvons atteindre un résultat est le premier pas (j’insiste, le premier pas) pour transformer cette croyance en réalité.
Ainsi pour Emile Coué, l’autosuggestion est un outil dont nous disposons tous dès la naissance, et qui peut selon son emploi, nous nuire ou au contraire nous ressourcer et nous guérir.
Les principes de la méthode Coué
Emile Coué résuma ses recherches en 2 postulats de base et 5 lois pour encadrer sa méthode.
1) Les 2 postulats d’Emile Coué
Notre subconscient est à l’origine de nos états physiques et mentaux.
Si étant malades, nous nous imaginons que la guérison va se produire, celle-ci se produira si elle est possible. Si elle ne l’est pas, nous obtiendrons le maximum d’améliorations qu’il est possible d’obtenir.
Donc tout ce à quoi nous pensons finit par se concrétiser… « dans la limite du raisonnable », donc selon ce que nous croyons « vrai », selon notre latitude d’acceptation. Plus on s’éloignera de notre limite acceptable et moins cela marchera !
Il s’agit simplement d’aborder les choses différemment et non pas de se mentir à soi-même.
Si vous vous dites « je vais très bien » alors que vous avez 40°C de fièvre, la petite voix intérieure vous dira « tu te fous de moi ! tu ne vas pas bien du tout » et vous n’obtiendrez rien, voir une aggravation, car la petite voix intérieure voudra vous prouver que vous dites n’importe quoi…
Et vous pouvez mentir à tout le monde sauf à votre petite voix intérieure… Dites-vous plutôt « je vais aller mieux bientôt ».
De même, plutôt que de dire « Je ne sais pas faire… », on dira « Je ne sais pas encore faire ».
La manière dont vous abordez les choses aura un impact sur celles-ci.
Emile Coué fait une distinction entre l’imagination et la volonté. Pour simplifier, disons que, dans ses mots à lui, ce qu’il appelle l’imagination, c’est votre subconscient, votre être inconscient. Et ce qu’il appelle la volonté, c’est votre mental, votre rationnel, votre être conscient.
Pour lui, l’imagination, plus que la volonté, détermine nos actes.
Comme il l’écrivait : « l’insomniaque veut dormir comme l’alcoolique veut quitter son état, mais cette volonté ne suffit pas. Il ne s’agit pas de vouloir guérir, mais de s’imaginer guéri. »
Les résultats dépendent donc bien de l’imagination et non de la volonté contrairement à ce que dit le vieil adage « Quand on veut, on peut ». C’est assez paradoxal, mais la méthode Coué nous explique qu’en réalité « plus on veut, moins on peut ».
Quand nous voulons quelque chose, il est très difficile d’accéder à l’imagination, car nous sommes dans le contrôle. Il faut apprendre à lâcher-prise pour pouvoir agir avec l’imagination.
2) 5 lois permettent de cadrer la méthode Coué
- Une pensée, bonne ou mauvaise, que nous avons en tête constitue pour nous la réalité, et a tendance à se réaliser.
- La première faculté de l’homme est l’imagination.
- Quand il y a lutte entre l’imagination et la volonté, c’est toujours l’imagination qui l’emporte « sans aucune exception ».
- Lorsque la volonté et l’imagination sont en accord, elles font plus que s’ajouter, elles se multiplient [par synergie].
- L’imagination peut être conduite par l’autosuggestion consciente.
Pour illustrer ses propos, Émile Coué citait souvent le texte de Blaise Pascal sur le vertige et la volonté. Chacun d’entre nous est capable de marcher sur une planche de 10 mètres de long et de 25 centimètres de large si celle-ci est posée sur le sol. Supposons que cette planche soit placée entre les deux tours d’une cathédrale, peu de personnes seront prêtes à s’élancer !
Dans le premier cas, l’imagination nous dit que la traversée est facile, dans le second nous imaginons la chute.
Malgré tous les efforts de volonté possibles, la chute est quasiment inévitable.
L’idée de tomber vous clouera sur place ! Votre imagination vous incite à ne pas bouger.
Tant que j’imagine que « je ne peux pas », je ne saurai pas faire.
La volonté est guidée par l’imagination. Il faut donc imaginer pour vouloir et ensuite pour pouvoir.
Critique de la pensée positive et de la méthode Coué : les limites des autosuggestions
1) Des limites à la méthode Coué…
Emile Coué lui-même en avait conscience. Il avait observé qu’auprès de certains patients l’efficacité de la méthode était rattachée à sa personne, à la présence et la confiance dans le thérapeute. Dans un de ses livres (réédité en 2006, préfacé par Roger Dadoun), il rapportait le descriptif d’une séance avec un de ces patients :
« Et vous n’avez obtenu aucune amélioration ? … Savez-vous pourquoi ? Tout simplement parce que vous manquez de confiance en vous. Quand je vous dis que cela va mieux, cela va mieux, n’est ce pas ? Pourquoi ? Parce que vous croyez en moi. Croyez donc en vous-même et vous obtiendrez le même résultat. »
Encore une fois, croire en une guérison possible est le premier pas vers celle-ci !
2) La critique de la pensée positive !
Mais les scientifiques ne s’arrêtent pas là et tendent à dire que non seulement l’autosuggestion pourrait ne pas marcher chez une personne qui manque de confiance en elle, mais pire, elle serait néfaste pour elle !
En 2009, Mme Joanne Wood, professeure de psychologie à l’Université de Waterloo (Canada), a étudié la pertinence et l’impact des autosuggestions positives, base de la méthode Coué.
Ses conclusions, souvent citées par les détracteurs de la méthode Coué, de la pensée positive et des autosuggestions en général, sont les suivantes : Répéter des affirmations positives peut bénéficier à certaines personnes, mais se retourner contre les personnes mêmes qui en ont le plus besoin.
Deux expériences ont montré que parmi les participants ayant une faible estime de soi, ceux qui ont répété une auto-évaluation positive (« Je suis une personne aimable ») ou qui s’est concentrée sur la façon dont cette déclaration était vraie s’est senti pire que ceux qui n’ont pas répété la déclaration ou qui se sont concentrés sur la façon dont elle était vraie et non vraie.
Parmi les participants ayant une grande estime de soi, ceux qui ont répété la déclaration ou qui se sont concentrés sur la façon dont elle était vraie se sentaient mieux que ceux qui ne l’ont pas fait, mais dans une certaine mesure.
En bref : les autosuggestions seraient un peu efficaces si vous avez confiance en vous et nuisibles si vous n’avez pas confiance en vous !
Mme Wood explique cela en se basant sur l’idée des « latitudes d’acceptation » :
- Les messages qui épousent une position proche de nos propres croyances sont plus persuasifs que les messages qui épousent une position qui s’en éloigne (Eagly & Chaiken, 1993).
- Les messages qui dépassent notre latitude d’acceptation vont se retrouver face à une résistance de nos pensées, parfois même avec un retour de flamme, conduisant à tenir sa position d’origine encore plus fortement (Zanna, 1993).
Ainsi, comme ce fut le cas dans son expérience, si des personnes qui croient qu’elles ne peuvent pas être aimées se répètent « je suis une personne aimable », ils peuvent rejeter cette déclaration et peut-être même renforcer leur conviction que c’est impossible…
3) Comment expliquer l’effet négatif de la pensée positive ?
a. Le biais de confirmation et l’auto-comparaison.
Pour expliquer ces mécanismes, la « théorie de l’auto-comparaison » applique des idées semblables en réponse aux commentaires de la part d’autres personnes. On pense que les gens comparent automatiquement les commentaires qu’ils reçoivent avec l’idée qu’ils se font déjà d’eux-mêmes et n’acceptent les commentaires que lorsqu’ils correspondent raisonnablement bien à cette idée (Eisenstadt et Leippe, 1994).
C’est ce que certains appellent le « biais de confirmation ». Inconsciemment, notre cerveau va sélectionner les informations pour ne garder que celles qui confirment ce que l’on croit déjà et écarter les autres…
Les autosuggestions positives peuvent fonctionner de la même façon. Bien qu’elles soient auto-générées plutôt que fournies par d’autres, on peut les comparer avec l’image que l’on se fait de nous-mêmes, et les rejeter si elles la contredisent. On réalise une auto-évaluation.
b. Le soulignement de nos « échecs».
Un autre point qui atteste de l’effet négatif des autosuggestions positives nous vient des chercheurs Eisenstadt et Leippe (1994).
Ils estiment que lorsque les gens croient que l’autosuggestion est trop positive (ou le commentaire d’un autre trop flatteur) pour correspondre à leur perception de soi, l’écart entre leur « moi réel » et leur « moi idéal » devient saillant, ce qui les fait se sentir encore plus mal.
On ne fait que souligner ce que l’on considère comme un échec…
Aussi dire à un dépressif que « tout va bien » ne lui fera que remarquer à quel point il est éloigné de sa situation idéale et renforcer son sentiment que « tout va mal ».
c. La stabilité du monde connu qui rassure
Selon Swann et Schroeder (1995), les gens tendent à vouloir préserver l’image qu’ils ont d’eux-mêmes.
Même une vision de soi défavorable, aussi douloureuse soit-elle, offre clarté et prévisibilité. Cela rassure.
Par conséquent, les personnes qui manquent de confiance en eux peuvent opposer une résistance à une information sur elles-mêmes qui est trop positive, et cette information peut comprendre des autosuggestions positives.
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d. L’impossible exigence implicite liée à l’autosuggestion positive
Dans une autre étude, lorsque des participants devaient donner des exemples de leur confiance en eux-mêmes, pour ceux qui ont une faible estime d’eux-mêmes, leur confiance en soi a diminué s’ils devaient énumérer 12 exemples plutôt que 2 (Hermann, Leonardelli et Arkin, 2002).
De même, si l’on répète une autosuggestion positive, en essayant de se concentrer uniquement sur des pensées qui confirment cette suggestion, des pensées positives, et si des pensées défavorables s’introduisent, on peut en déduire que l’on ne peut pas répondre à la norme qu’implique l’autosuggestion positive.
Par exemple on peut se dire (consciemment ou non) : « Si je suis censé penser au fait que je suis quelqu’un de bien et que je continue de penser à quel point je ne suis pas quelqu’un de bien, c’est que les façons dont je ne suis pas aimable doivent être importantes. Je ne dois pas être quelqu’un qu’on peut aimer… »
Pour les participants qui ont lutté sans succès pour éviter les pensées négatives, ces pensées peuvent avoir signifié que l’autosuggestion positive n’était pas vraie pour eux.
Ce problème est malheureusement plus fréquent pour les personnes ayant une faible estime de soi, qui, par définition, ont des pensées négatives plus abondantes et enracinées que les personnes ayant une grande estime d’eux-mêmes.
Ainsi dans l’étude de Wood de 2009, lorsque les personnes ayant une faible estime de soi répétaient l’affirmation « Je suis une personne aimable » ou se concentraient sur les façons dont cette affirmation était vraie pour elles, leurs sentiments à leur égard et leur humeur ne s’amélioraient pas; ils empiraient.
Les déclarations positives ne semblaient donner un coup de pouce qu’aux personnes ayant une grande estime de soi (celles qui se sentent habituellement bien dans leur peau) et ce coup de pouce était minime.
Par contre, lorsque les participants étaient autorisés à se concentrer sur des pensées contradictoires avec les autosuggestions positives, ils étaient mieux lotis que lorsqu’on leur demandait de se concentrer uniquement sur des pensées positives.
L’instruction de se concentrer sur des pensées contradictoires peut avoir transmis que de telles pensées sont à prévoir.
Ainsi, Mme Wood conclut que les déclarations positives ont le potentiel de faire se sentir pire si elles sont en dehors de sa latitude d’acceptation, car elles renforcent notre auto-évaluation et soulignent ce que nous considérons comme des échecs.
Les messages positifs ne fonctionneraient en effet que si la personne qui les prononce croit réellement que ça va marcher.
4) Les autosuggestions positives peuvent fonctionner, parfois, selon les chercheurs
Cependant les chercheurs estiment que les autosuggestions pourraient fonctionner, même pour les personnes qui ont une faible estime de soi, dans certaines conditions :
- lorsque les opinions personnelles en jeu ne sont pas importantes (Swann et Schroeder, 1995),
- lorsqu’il est impossible de procéder à une auto-évaluation attentive (Eisenstadt et Leippe, 1994)
- et lorsque l’énoncé se trouve à l’intérieur de la latitude d’acceptation (Eagly et Chaiken, 1993).
De même, les autosuggestions modérément positives qui comportent des attributs précis (par exemple « Je choisis de bons cadeaux pour les gens », seront plus efficaces que les déclarations globales (par exemple « Je suis une personne généreuse ») ou les autosuggestions extrêmement positives.
Tout simplement parce qu’elles susciteront moins de réactions d’auto-évaluation contradictoires. Votre petite voix intérieure ne viendra pas vous dire que vous lui mentez et elle vous laissera tranquille.
Malheureusement, des déclarations extravagantes et déraisonnablement positives, comme « Je m’accepte complètement », sont souvent encouragées par les livres de développement personnel.
D’ailleurs la phrase utilisée pour l’expérience, « je suis une personne aimable », est elle aussi issue d’un de ces livres.
Les études suggèrent que de telles déclarations peuvent nuire aux personnes mêmes pour lesquelles elles sont conçues : les personnes qui ont peu d’estime de soi.
5) La méthode Coué face aux critiques sur la pensée positive ?
Mais, au risque de surprendre, c’est exactement ce que disait Emile Coué, le fondateur de la méthode Coué, en 1926 !
Rappelez vous : le 1er postulat de la méthode Coué : « Toute pensée que nous avons en tête devient réalité… dans la limite du raisonnable ».
Donc Emile Coué prenait en compte cette latitude d’acceptation, ce qui est « raisonnable ».
De plus, si on se rappelle la 3ème loi d’Emile Coué pour cadrer sa méthode : « Quand il y a lutte entre l’imagination et la volonté, c’est toujours l’imagination qui l’emporte, sans aucune exception ».
Ainsi le simple fait de se répéter consciemment une phrase creuse ne donnera pas nécessairement les résultats escomptés, surtout si celle-ci va à l’encontre de nos croyances et de la programmation mentale déjà implantée dans notre subconscient, car il y aura alors conflit entre le conscient et le subconscient et lorsque cela se produit, le subconscient l’emporte toujours sur le conscient : l’Imagination l’emporte sur la Volonté !
Non, la méthode Coué ne consiste pas à se mentir à soi-même et à ignorer les problèmes que l’on peut rencontrer au cours de sa vie. L’idée est de se reprogrammer sur un mode plus « positif », afin d’aborder les choses différemment.
Ainsi, même si le fondateur expliquait bien comment utiliser les autosuggestions de façon efficace, ce savoir s’est souvent perdu, repris, imité, simplifié et malheureusement mal compris, transmis de façon erronée puis moquée…
Par ailleurs, un autre point crucial de la méthode Coué c’est qu’il faut s’adresser à son Imagination d’abord, son subconscient, et non à sa Volonté, sa conscience. Emile Coué était formé à l’hypnose et il s’est fortement inspiré de cette technique pour créer sa méthode. Ainsi les autosuggestions devaient être prononcées dans un contexte particulier, en détente et lâcher-prise, pour pouvoir atteindre le subconscient.
L’étude de Mme Wood n’a pas pris en compte ces paramètres…
En fait, les résultats de l’étude de Madame Wood sont intéressants, dans la mesure où ils nous éveillent au danger de la mauvaise utilisation de la pensée positive.
Mais fort heureusement, lorsque bien utilisée, cette méthode vous apporte une aide précieuse vers la guérison, vers la réussite personnelle, et professionnelle !
Comment utiliser la méthode Coué et la pensée positive : la véritable pratique des autosuggestions
1) Comment utiliser la méthode Coué selon Emile Coué ?
Selon Emile Coué, pour obtenir un résultat, comme une guérison par exemple, il faut passer par notre Imagination. En nous adressant à elle par le biais des autosuggestions, nous parvenons à améliorer notre bien-être et à motiver nos actions.
En fait, l’autosuggestion nous permet de mettre notre cerveau dans de bonnes dispositions.
La pratique de la méthode requiert d’abord l’adhésion du sujet à l’idée d’une toute-puissance de l’Inconscient, appelée aussi Imagination par Coué.
Aussi, avant de pratiquer seul chez soi, Emile Coué recevait ses patients lors d’une séance individuelle, pour expliquer et s’assurer de l’adhésion de la personne à cette idée. Puis les séances étaient collectives.
Ces séances de groupe comportaient également des personnes guéries ou en cours de guérison venues remercier leur bienfaiteur, ce qui ne manquait pas d’impressionner les nouveaux venus. L’effet de groupe et la présence du « soigneur » jouaient également un rôle dans la guérison en renforçant la croyance qu’elle était possible, et donc la confiance en la méthode !
Une fois la croyance établie, le patient rentrait chez lui pour commencer à pratiquer la méthode Coué seul.
2) Les bonnes conditions pour pratiquer la méthode Coué.
a) Une pratique quotidienne
Il en va pour votre esprit comme pour vos muscles, si vous vous entraînez 3 fois par an vous n’aurez aucun résultat. Il faut être régulier.
L’inconscient est un peu comme le sable sur la plage. Vous pouvez y faire un dessin en traçant un sillon avec un bâton. Mais vos pensées sont comme les vagues de la mer et ne cessent de frapper le rivage. Le dessin disparaîtrait si vous ne l’avait tracé qu’une fois. Tandis que si vous repassez plusieurs fois sur ce sillon, alors vous le rendez plus profond et il sera toujours là après le passage des vagues.
Pratiquer de temps en temps l’autosuggestion est aussi efficace que de faire du sport occasionnellement. Vous n’obtiendrez de résultats tangibles que si ces autosuggestions font partie intégrante de votre routine journalière.
b) Une pratique sans effort
La méthode Coué est un savant mélange de conscience et de lâcher-prise.
Pour Coué, l’idéal, c’était de s’exercer dans notre lit, dans un état de détente et de relaxation maximum, plutôt le matin, pas encore complètement réveillé, et le soir, lorsque nous commençons à nous endormir.
La méthode Coué est très proche de l’hypnose. C’est d’ailleurs avec des exercices d’hypnose que le pharmacien débutait ses séances ou ses causeries publiques.
D’où le fait de répéter des phrases très simples, sans chercher à fixer notre attention, en les prononçant sous la forme d’une litanie persuasive, aussi enfantine, aussi machinale et monotone que possible, par conséquent sans le moindre effort mental, comme un mantra.
Emile Coué proposait de répéter 20 fois la même phrase, en s’aidant d’une cordelette à nœud. Matin et soir.
La plus célèbre des phrases proposées par Coué :
Elle a l’avantage d’être simple et de fonctionner pour tous les domaines de votre vie : santé, bonheur, amour, argent, confiance en soi…
Avec de la pratique, vous pouvez aussi pratiquer l’autosuggestion consciente en faisant autre chose, en marchant par exemple ou en courant si vous êtes sportifs. Les endomorphines engendrées par l’effort physique nous plongent dans un état de conscience modifiée qui augmente l’effet de la méthode.
C’est un excellent moyen d’exploiter le pouvoir du lien corps-esprit.
3) Les différentes formes d’autosuggestion
Il y a trois manières d’utiliser l’autosuggestion : par les mots, par la visualisation et par le corps.
1. L’autosuggestion par les mots : les affirmations
Le procédé est celui décrit précédemment : quotidiennement et en lâcher-prise.
Répéter constamment une affirmation conduit à son acceptation par votre esprit, votre subconscient commencera à croire ce que vous lui dites, à agir en conséquence et finira par les faire apparaître concrètement dans votre existence.
Puisque vous choisissez et créez vos affirmations, vous pouvez déterminer ainsi les pensées, croyances et comportements nécessaires pour atteindre vos objectifs.
Comment choisir la phrase à se répéter ?
Vous pouvez garder celle de Mr Coué : « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux ».
Mais, vous pouvez également construire vos propres phrases en suivant ces quelques règles :
- Dites des choses positives et réalistes, sans vous mentir, « dans la limite du raisonnable », dans votre latitude d’acceptation.
- Adressez-vous à votre Imagination avec des « je vais… » plutôt qu’à votre volonté avec des « il faut que »
- Soyez précis et à court terme, car un but trop vague ne concentrera pas vos efforts.
- Ces phrases sont toujours prononcées au présent ou futur proche,
- À la première personne du singulier (« je »)
- Et à l’affirmatif : elle ne doit pas comporter de tournure négative.
Le cerveau ne connaît pas la négation, si je vous dis « ne pensez pas à une vache » … votre premier réflexe est d’y penser, avant de vous dire « non, il ne fallait pas » …
- Ne laissez pas la place au doute. Préférez donc l’expression « je vais faire » plutôt que « je vais essayer ».
Autres exemples : au lieu de « Je ne vais plus faire d’insomnie », soyez affirmatif et précis avec « Je vais m’endormir cette nuit dans mon lit, profondément, d’une traite et jusqu’à 7h00 du matin ».
Ajouter à « je ne suis pas capable » un « pas encore » change tout, puisque cela change votre manière de voir les choses, que vous aborderez avec beaucoup plus de positivité. Se dire que l’évolution est possible, ouvrira la porte « au mieux ».
2. L’autosuggestion par l’image : la visualisation
Ce travail nécessite un état de détente complet, appelé par Émile Coué « état de conscience limitée ». Il permet d’annuler les efforts de la volonté pour que l’imagination puisse agir.
La visualisation est le processus consistant à imaginer précisément ce que vous souhaitez accomplir, puis à répéter mentalement ce qu’il faut faire pour y parvenir, comme si vous étiez en train de le faire.
On ferme les yeux et on répète la scène mentalement, comme un film qui se déroulerait dans votre tête.
On pose le décor, les personnes qui seront présentes, et on joue la scène. On la joue en faisant de cet évènement le moment parfait à nos yeux, on fait ce que l’on a envie de faire, on dit les choses comme on aimerait les dire, on ressent le bien-être procuré.
Voyez, ressentez, entendez, touchez, goûtez et sentez tous les détails de votre vision. Sollicitez tous vos sens afin d’optimiser l’efficacité de votre visualisation. Plus votre vision sera nette, plus cela vous incitera à prendre les mesures nécessaires pour qu’elle devienne réalité.
Par exemple avant un événement qui peut être facteur de stress comme un discours : vous visualisez la salle, les personnes en présence et vous vous projetez en train de vous exprimer en toute sérénité.
Ainsi une fois face à l’épreuve réelle, votre cerveau aura l’impression de l’avoir déjà vécu avec succès et cela facilitera votre réussite.
Cette technique est fréquemment utilisée par les sportifs pour améliorer leurs performances, par exemple le champion de golf Tiger Woods affirme la pratiquer ou bien encore un autre champion de golf, Jack Nicklaus qui disait : « Je ne tape jamais un coup, pas même au practice, sans en avoir une image très nette dans ma tête. »
Mais on peut aussi l’utiliser pour soulager l’arthrose des genoux.
3. L’autosuggestion par le corps : postures de puissance, sourire, respiration…
Le corps permet d’ancrer en nous l’imaginaire. N’oublions pas que le langage n’est pas seulement verbal ou auditif, il est aussi majoritairement corporel.
Votre communication non verbale possède une influence énorme sur votre mental.
Votre langage corporel influence ce que les autres pensent de vous, mais aussi ce que vous pensez de vous-même.
Cette autosuggestion par le corps commence par le sourire, qui est physiologiquement bon pour la santé.
Emile Coué disait « souriez-vous, ça vous fera du bien ». Si vous décidez de sourire, même de manière « forcée », votre cerveau ne fera pas la différence avec un sourire « naturel » et les mêmes mécanismes hormonaux seront déclenchés.
C’est prouvé : lorsque vous souriez, vous implantez de la bonne humeur et diminuez votre stress en générant des endorphines, les hormones du bien-être. 😊
Un autre élément primordial : votre posture, votre attitude physique.
La manière dont vous vous tenez va également influencer votre subconscient.
Un exemple d’autosuggestion par le corps ce sont les « Power Posture » popularisées en 2012 par la psychologue Amy Cuddy lors d’une conférence TED.
D’après son expérience menée en 2010 sur 42 personnes, il se trouve qu’en faisant une « Power Posture » de façon volontaire, forcée, notre biologie en serait modifiée. La production de testostérone augmente de 20% tandis que le cortisol baisse de 25% ! Conclusion : le sentiment de puissance est décuplé alors que celui de la peur est diminué !
Les positions de pouvoir influencent positivement notre état d’esprit pour ensuite optimiser nos chances de réussite.
Là encore les Power Postures sont remises en question : le problème c’est que l’expérience d’Amy Cuddy n’a pas pu être reproduite à grande échelle ! Depuis 2015, une dizaine de contre-études décrient sa théorie, et particulièrement le changement hormonal. Même Dana Carney, co-autrice de la première étude aux côtés de cette dernière, finit par changer d’opinion face à autant d’études « contradictoires ».
Mais une étude récente de 2017, qui conclut à l’inefficacité des « Power postures », nous apporterait peut-être une explication…
Cette dernière porte sur l’utilisation des postures de puissances chez les sportifs lors d’une compétition. Les participants sont classés en gagnants et perdants selon leurs résultats sportifs.
Ce qu’on observe c’est que les gagnants qui utilisent les « Power postures » voient leur taux de testostérone et leur bien-être augmenter alors que les perdants qui utilisent ces mêmes postures voient leur taux de testostérone et leur bien-être diminué…
Cela ne vous rappelle rien ?
L’étude de Joanne Wood sur les autosuggestions positive bien sûr !
Elle y démontrait que les personnes qui utilisaient les autosuggestions verbales avec des phrases qui allaient à l’encontre de leur limite d’acceptation obtenaient des résultats opposés à ceux recherchés !
Tout simplement si on cherche à se mentir avec les autosuggestions, on obtient un effet négatif !
L’étude de 2017 semble montrer que ce qui est vrai pour les autosuggestions verbales l’est aussi pour les autosuggestions par le corps ! Ce qui semble assez logique quand on y réfléchit… le langage corporel est un moyen de communiquer !
Cette analogie pourrait expliquer la difficulté à reproduire l’expérience d’Amy Cuddy… mais c’est une hypothèse personnelle qui reste à démontrer 😉 !
Aussi, si vous manquez de confiance en vous il semblerait plus pertinent de commencer par adopter des postures neutres plutôt que des postures de pouvoir.
La loi d’Attraction ne marche pas : les pièges de la pensée positive [9 ERREURS FATALES]
La théorie de la pensée positive, popularisée avec la loi d’attraction, repose sur l‘idée que notre vie est le simple reflet de nos pensées : en les contrôlant, nous pourrions réaliser nos rêves les plus fous : guérison (puisque sur Santé de Faire on parle de santé), mais aussi réussite personnelle et professionnelle !
Malheureusement, nous sommes souvent envahis par des pensées négatives, des peurs, des doutes… au final notre vie ne ressemble pas à notre idéal…
Les autosuggestions positives permettraient de reprogrammer notre subconscient de façon à obtenir ce que nous désirons.
La méthode Coué et la pensée positive sont des outils formidables de guérison ou de réussite… mais encore faut-il savoir bien les utiliser !
Peut-être avez-vous testé les autosuggestions positives proposées par la méthode Coué où la pensée positive, mais vous n’obtenez pas de résultats…
Pire, vous avez la sensation que votre situation s’aggrave !
Alors pourquoi la loi d’attraction ça ne marche pas ?
Quels sont les pièges de la pensée positive ? Les limites de la méthode Coué ?
Comment faire pour pallier à ce problème ?
1) Erreur 1 : se mentir à soi-même, dépasser sa limite d’acceptation
Nous en avons déjà parlé, s’il y a un trop grand écart entre la réalité et vos affirmations, votre subconscient va freiner… voir même tout faire pour vous prouver que vous avez tort et vous obtiendrez des résultats négatifs !
Rappelons le postulat d’Emile Coué : « Toute pensée que nous avons en tête devient réalité… dans la limite du raisonnable », donc il ne faut pas chercher à se mentir à soi-même !
Ainsi, dans l’expérience de Mme Wood, il est fort probable que les résultats auraient été bien différents si au lieu de se répéter « je suis une personne aimable », les étudiants s’étaient répété la phrase « petit à petit, je deviens une personne aimable ».
Dans le premier cas, l’affirmation dépasse la limite d’acceptation pour une personne qui manque d’estime de soi, elle a l’impression de se mentir.
Avec l’autre formulation, la petite voix intérieure d’une personne qui a une faible image d’elle-même se dirait « c’est vrai que tu es dans une nouvelle démarche, il est possible que cela commence à avoir de petits effets… ». L’affirmation devient « raisonnable » comme le préconisait Emile Coué.
Donc, soyez précis dans vos formulations et ne cherchez pas à vous mentir !
2)Erreur 2 : faire une demande à l’encontre de nos désirs profonds
Dans les milieux du développement personnel et de la pensée positive, on entend souvent parler d’alignement, être aligné entre ce que l’on pense, ce que l’on dit et ce que l’on fait.
Effectivement si vos affirmations positives vont à l’encontre de vos désirs profonds, cela ne pourra pas marcher.
Rappelez-vous de ce que disait Mr Coué : lors d’un conflit entre l’Imagination (donc l’Inconscient) et la Volonté, c’est toujours la première qui gagne. Aussi il arrive parfois que l’on dise désirer quelque chose alors qu’on fond de soi ce n’est pas vrai… La Conscience dit « blanc » alors que l’Inconscient dit « noir ».
Il peut y avoir des bénéfices cachés à ce problème que vous voulez régler, ou à l’inverse des inconvénients cachés dans ces choses positives que vous demandez…
Par exemple vous pouvez dire vouloir guérir, mais au fond, bien caché, inconsciemment, cela vous arrange peut-être d’être malade, car on s’occupe de vous, vous avez l’impression d’être plus important, et puis lorsque cela fait longtemps, cela rassure, vous avez une « excuse » de ne pas affronter la Vie et ses surprises…
Autre exemple, vous dites vouloir maigrir, mais au fond peut être que ces kilos en trop vous permettent de vous cacher, d’éviter de vous exposer parce qu’il y a longtemps vous avez été blessé…
Encore un autre exemple, vous dites vouloir réussir professionnellement, mais au fond de vous, vous voyez la réussite comme une charge de responsabilités supplémentaires et donc moins de liberté, vous avez peut être une sale image des gens qui connaissent le succès, vous les trouvez arrogants et vous ne voulez pas leur ressembler !
Bref, tout cela pour dire qu’il faut bien vous connaître pour formuler vos autosuggestions. Il faut vous poser les bonnes questions. Surtout si cela fait des années que votre problème perdure !
L’idéal étant de le faire dans un cadre accompagné de personnes compétentes, les psychologues et psychiatres sont formés pour ça !
3) Erreur 3 : ne s’adresser qu’à sa conscience lors des autosuggestions
Voilà un autre élément qui n’a pas vraiment été observé dans les études comme celle de Mme Wood : les autosuggestions sont censées s’adresser à votre subconscient, et non à votre conscience.
C’est à partir du moment où vos pensées positives feront partie intégrante de votre programmation mentale subconsciente qu’elles vous seront profitables, car elles agiront 24/24h, sans que vous n’ayez d’effort à fournir. Elles feront alors partie de vos croyances.
Pour adresser une suggestion directement à votre subconscient et ainsi récolter tous les bienfaits de l’autosuggestion, la méthode la plus efficace connue à ce jour demeure l’hypnose (ou l’auto-hypnose).
Plusieurs études attestent de son efficacité, sur l’arrêt du tabac par exemple, ou la perte de poids, la migraine, la récupération après chirurgie, sur la diminution des douleurs chroniques, quitter une addiction, etc…
Et rappelez-vous, Emile Coué a fondé sa méthode en s’inspirant de l’hypnose ! C’est pourquoi il recommandait de faire les autosuggestions de façon détendue, monotone, comme une litanie, de préférence le matin ou le soir à moitié endormi ! Et ce de façon quotidienne !
Nous sommes loin du cadre des expériences menées par les scientifiques sur les autosuggestions !
Bien sûr tout le monde n’est pas réceptif de la même façon à l’hypnose.
On considère que 5 % des personnes sont réfractaires à l’hypnose, que 10 % y entrent rapidement et que le reste de la population est moyennement hypnotisable.
En pratique, les auteurs d’une étude de 2012 rapportent qu’un patient sur 4 ne peut pas être hypnotisé et que cette hypnotisabilité faible ou inexistante ne peut être associée à un trait de personnalité spécifique. Selon l’imagerie médicale, leur cerveau ne fonctionne pas de la même façon que les personnes réceptives à l’hypnose.
Mais selon la plupart des hypno-thérapeutes, cela peut se travailler avec du temps, des exercices spécifiques et une grande confiance dans le thérapeute.
Aussi, si vous voulez que vos autosuggestions positives soient efficaces, assurez vous de votre réceptivité à l’hypnose et faites vos affirmations dans de bonnes conditions !
4) Erreur 4 : Rejeter vos pensées négatives !
Comme nous l’avons dit, nous sommes des champions de l’autosuggestion. Nous sommes sans arrêt assaillis par un flot de pensées comme si nous nous parlions à nous-mêmes. L’idée est que ce discours interne nous conditionne et que nos difficultés viendraient donc du fait que nous pensons négativement.
Le but des autosuggestions positives est de remplacer vos pensées négatives par des pensées positives dans votre subconscient.
Il est dès lors facile de se dire que la solution serait de supprimer toutes pensées négatives qui se présentent dans votre esprit.
Mais cela pose deux problèmes :
a. L’utilité des pensées et émotions désagréables
Tout d’abord, notons qu’il n’y a pas vraiment de pensée positive ou négative, les pensées sont neutres par nature et nous leur attribuons arbitrairement une connotation positive ou négative selon que nous les relions à une émotion agréable ou désagréable.
Prenez les psychopathes par exemple, ils pensent, mais comme ils ne ressentent pas d’émotions, ils n’ont pas de pensées négatives ou positives.
Ensuite même s’il est évident que l’on se sent mieux avec des pensées agréables, les pensées désagréables ont aussi leur utilité ! Ne serait-ce que pour prendre conscience de notre bien-être lorsqu’il est là.
Les pensées et les émotions ont toutes leur rôle à jouer : aussi bien la joie que la tristesse, la colère ou la peur… Toutes les pensées, positives ou négatives, agréables ou désagréables, nous permettent de nous construire. Il est plus efficace d’être dans l’acceptation que dans le rejet…
b. L’effet rebond de la suppression de pensée
Deuxième point pour lequel rejeter ses idées négatives est une erreur.
Il est illusoire de croire que l’on peut sans cesse contrôler nos pensées. Les études scientifiques nous expliquent au contraire que plus on essaye de supprimer une pensée, plus elle devient obsédante.
C’est ce que nous montre l’expérience de Daniel Wegner, professeur de psychologie à Harvard, qui voulait vérifier la citation de Dostoïevski :
Au cours de l’expérience Wegner a demandé à des individus de décrire verbalement ce qui leur passait par la tête pendant cinq minutes après leur avoir donné la consigne de ne pas penser à un ours blanc. Les participants devaient appuyer sur une sonnette dès qu’ils pensaient à l’ours. En quelques minutes ce fut une cacophonie.
L’étude a montré que les participants pensaient beaucoup plus à l’ours blanc quand on leur demandait de ne pas y penser. Wegner en conclut que la tentative de supprimer une pensée conduit à une intensification de celle-ci : cela s’appelle “l’effet rebond “.
Plus les minutes passaient et plus les participants sonnaient, car ils culpabilisaient de ne pas réussir à contrôler leurs pensées !
Conclusion : Il est difficile de contrôler ses pensées et cela ne sert à rien de s’en vouloir si une pensée négative nous vient. Au contraire, comme nous l’indique la recherche sur le sujet, il convient mieux de réfléchir et d’accepter des pensées indésirables plutôt que de les supprimer — et donc, de libérer les ours.
Les stratégies prometteuses pour y arriver comprennent la distraction concentrée, la méditation, la pleine conscience, l’hypnose, et beaucoup d’autres.
Au final, vous pouvez utiliser des autosuggestions positives, voir même les utiliser en distraction si une pensée négative vous vient à l’esprit, vous « reconnecter au positif », mais ne cherchez pas à éliminer les pensées négatives de votre vie, vous risqueriez seulement d’essuyer un échec et de culpabiliser. Cela ne ferait qu’aggraver vos problèmes.
(“je ne devrais pas avoir cette pensée, pourquoi je n’arrive pas à la maîtriser, je fais tout pour la contrôler, mais je n’y arrive pas”…).
5) Erreur 5 : croire que la résolution de votre problème, la guérison, ne dépend que de vous !
C’est une chose que l’on ne retrouve pas dans la méthode Coué, mais par contre l’idéologie de la pensée positive peut avoir comme effet néfaste possible de faire reposer toute la responsabilité d’une situation sur l’individu au détriment des déterminants sociaux et du contexte.
En effet dans la pensée positive, Dieu ou l’Univers nous renvoie ce que nous lui demandons avec les autosuggestions, donc si nous ne recevons pas ce que nous voulons c’est que nous avons mal demandé…
Cette pensée « magique » tend à nous faire oublier que l’environnement dans lequel nous évoluons a un impact considérable sur nos vies. Et même si Dieu ou L’Univers est derrière tout ça, il a peut-être d’autres desseins pour vous.
Cela me fait penser au film « Bruce Tout Puissant ». Dans ce film Jim Carrey incarne le personnage de Bruce qui se voit confier les pouvoirs illimités de Dieu. Un jour il décide de répondre positivement à tout ce qu’il lui est demandé ? Résultat : une pagaille sans nom !
Donc, ne croyez pas que vous êtes responsable de tout si vous avez des problèmes ou si vous êtes malade. Un peu comme dans un couple, les responsabilités sont partagées, entre vous et votre environnement (physique et social), entre vous et Dieu ou l’Univers pour ceux qui y croient !
Et chacun est libre de croire ce qu’il veut…
Faites votre part, mais ne culpabilisez pas si cela ne marche pas…
6) Erreur 6 : chercher la perfection
Le problème avec la pensée positive et les autosuggestions, c’est qu’en s’efforçant à penser à ce qu’ils voudraient, la plupart des gens ne ressentent pas le bonheur d’avoir atteint leur objectif (même en rêve), mais ressentent le manque. Donc plus ils pensent à ce qu’ils voudraient, plus ils renforcent leur sensation de manque, et se sentent malheureux.
L’être humain a tendance à être obsédé par sa faille, à savoir à s’appesantir sur le décalage existant entre sa vie actuelle et celle qu’il souhaiterait, entre ce qu’il a accompli et ce qu’il aurait pu ou désirerait accomplir, entre l’individu qu’il est et sa vision idéaliste de la personne qu’il devrait devenir à ses yeux.
Les autosuggestions ne font que surligner ce que l’on considère comme un échec…
Le problème, c’est qu’être obsédé par cette faille peut nuire à notre confiance et à l’image de soi et entraîner une insatisfaction permanente par rapport à ce que nous avons et réussissons. Nous nous jugeons insuffisamment bons ou, tout du moins, pas aussi bons que nous devrions l’être.
Cela est d’autant plus vrai si vous êtes perfectionniste !
Un moyen d’éviter ça, est de commencer par travailler sur la gratitude avant de faire des autosuggestions positives. C’est une des leçons que nous apporte la psychologie positive, à ne pas confondre avec la pensée positive.
La psychologie positive est une branche de la psychologie, basée sur les sciences, et qui s’occupe des processus mentaux qui facilitent la réussite et le bien-être, au contraire de la psychologie classique qui s’intéresse aux problèmes mentaux, aux pathologies et aux échecs.
La psychologie positive a remarqué que la plupart des gens qui réussissent sont extrêmement heureux de ce qu’ils ont, sont régulièrement reconnaissants envers eux-mêmes pour ce qu’ils ont accompli et sont toujours satisfaits de leur condition.
Mais la gratitude ce n’est pas automatique, cela s’apprend. Le premier pas, bien sûr, consiste à remercier pour les bonnes choses qui nous arrivent.
Pourquoi pas avec la technique des « 3 kifs par jour » popularisé par Florence Servan-Schreiber… mais c’est un autre sujet, si cela vous intéresse dites-le-moi en commentaire !
7) Erreur 7 : S’enfermer dans nos croyances et faire peser des risques sur notre santé
Comme pour toutes croyances, la croyance dans la pensée positive peut mener à des dérives. Un peu comme dans les sectes ou avec les terroristes qui se servent de la religion comme excuse à leurs crimes.
Sans aller forcément aussi loin, faire de la pensée positive une idéologie risque de nous conduire à un état appelé « fusion cognitive ».
Cet état intervient quand nous ne parvenons plus à prendre du recul vis-à-vis de nos pensées et de nos émotions. Combiné au biais cognitif de confirmation, notre ouverture d’esprit et notre esprit critique en deviennent de plus en plus réduits. Nos pensées nous aveuglent et nous ne voyons plus la réalité qu’avec des œillères… comme dans un tunnel !
Aussi des croyances dans la pensée positive peuvent susciter des attentes de guérison irréaliste qui peuvent amener une personne malade à négliger ou abandonner un traitement prescrit par un médecin.
Ainsi comme l’a démontré une étude de 2018 portant sur près de 2 millions de personnes atteintes de cancer, le risque de mort est 2 fois plus élevé chez les personnes adeptes de médecines alternatives, dont la pensée positive est un exemple.
2 fois plus de morts !
Le problème ce n’est pas les médecines alternatives en elles-mêmes ni la pensée positive. Le problème venait que la plupart du temps ces personnes-là ne suivaient pas le traitement contre le cancer conventionnel qui leur était prescrit. A l’inverse, les personnes qui suivaient à la fois le traitement conventionnel ET les médecines complémentaires ne voyaient pas leur taux de mortalité doubler…
Il est vrai que malheureusement on retrouve souvent 2 mondes qui s’affrontent et s’opposent.
D’un côté les idéologiques qui pensent que la guérison viendra de leur esprit ou de leurs prières, de Dieu, de la Nature ou de l’Univers, de l’autre les « matérialistes » pour qui seuls les molécules et les éléments tangibles comptent.
Dans cette guerre, pour les « idéalistes », les autres ne sont que des ignorants ou manipulateurs à la solde de Big Pharma et autres industriels véreux… Pour les « matérialistes », l’autre camp n’est constitué que de hippies illuminés qui suivent aveuglément des gourous perchés déconnectés de la réalité…
Mais il est grand temps de tomber les armes et de comprendre que ces deux mondes ne s’opposent pas, ils se complètent !
Pour notre épanouissement, nous avons à la fois besoin d’éléments spirituels et d’éléments matériels !
Et il semble qu’Emile Coué nous proposait dès les années 1900 de ne pas opposer ces 2 idées, mais de les fusionner !
Rappelons-nous que dans sa méthode, Émile Coué ne disait pas d’appliquer les autosuggestions positives à la place du traitement, mais bien en complément de ce dernier, afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles ! Il recommandait d’appliquer les deux !
Je ne suis pas spécialement un partisan des médicaments, je vous ai déjà fait un article à ce sujet où j’explique que bien souvent on pourrait s’en passer, et sortir de l’excès…
Mais parfois c’est aussi la meilleure solution possible et il serait dommage de les refuser pour des raisons idéologiques. Même si vous croyez en Dieu ou en l’Univers, il ne faut pas oublier que vous pouvez avoir du mal à comprendre les signes qu’il vous envoie…
Cela me rappelle l’histoire de la mamie et de l’inondation…
Des pluies diluviennes s’abattent sur un petit village depuis plusieurs jours. La rivière voisine déborde et c’est l’inondation.
Alors que l’eau arrive dans sa maison et qu’elle patauge, une petite mamie prie et demande à Dieu de la sauver.
Au matin, les pompiers passent avec leurs cuissardes pour évacuer la mamie.
« Ne vous inquiétez pas, Messieurs les pompiers, passez votre chemin, Dieu me sauvera »
Elle continue de prier, l’eau continue de monter.
L’après-midi, l’eau ayant envahi le rez-de-chaussée, la mamie s’est réfugiée au premier étage de sa maison. Les pompiers passent en barque pour la secourir et la grand-mère de leur dire :
« Ne vous inquiétez pas Messieurs les pompiers, passez votre chemin, Dieu me sauvera »
Elle continue de prier, l’eau continue de monter.
Le soir, la petite dame s’est réfugiée sur son toit, les pompiers passent en hélicoptère pour la secourir, mais cette dernière refuse encore.
« Ne vous inquiétez pas, Messieurs les pompiers, passez votre chemin, Dieu me sauvera »
Elle continue de prier, l’eau continue de monter.
Au final la mamie meurt noyée…
Elle arrive devant Dieu et lui demande : « Seigneur, je vous ai toujours loué, je n’ai jamais cessé de prier, de bien agir, pourquoi ne m’avez-vous pas sauvée ? »
Et le Tout-Puissant de répondre : « Mais mon enfant, par trois fois je t’ai envoyé les pompiers pour te sauver, mais par trois fois tu as refusé… »
Pour faire un parallèle avec cette petite histoire, face à une maladie, au lieu de tout refuser en bloc, posez-vous des questions : c’est peut-être l’Univers qui vous « envoie » ces médecins et leur traitement conventionnel pour vous guérir !
Il ne s’agit pas non plus de vous goinfrer de pilules inutiles, l’excès est nuisible dans les deux sens ! Essayez de garder votre ouverture d’esprit, de rester acteur de votre santé au lieu d’être aveuglé par une idéologie, quelle qu’elle soit : « L’Univers va me soigner » ou « Un symptôme, une pilule ».
Prenez du recul avec vos croyances, discutez avec votre médecin et choisissez la meilleure solution pour vous !
8) Erreur 8 : Prendre les autosuggestions pour une finalité
Je vous déjà parlé des joueurs de golf prestigieux comme Tiger Woods ou Jack Nicklaus qui utilisent la visualisation, donc l’autosuggestion visuelle, pour améliorer leurs performances.
Mais les autosuggestions ne suffisent pas pour mettre la balle dans le trou ! Les golfeurs anticipent aussi les obstacles (la pente du terrain, la vitesse et la direction du vent, le poids de leur club, etc…) et surtout ils agissent : il faut bien la frapper cette balle !
Aussi, si vous voulez utiliser les autosuggestions pour guérir, ou pour atteindre tout autre objectif, c’est très bien, mais cela ne suffit pas !
La méthode Coué et les pensées positives vous aident à faire le premier pas, y croire, elles vous aident à viser et à focaliser votre esprit sur la cible, votre objectif.
Et le focus, ça aide à mieux voir les opportunités, de la même façon que lorsque vous achetez une nouvelle voiture, vous pensez à cette voiture et d’un coup vous avez l’impression d’en voir de partout dans les rues… Elles étaient déjà là avant, mais vous ne les voyiez pas parce que votre cerveau n’était pas focalisé sur cette voiture.
Mais viser, focaliser, ne suffit pas.
Si vous voulez vraiment atteindre votre objectif, il vous faudra également anticiper les obstacles (les pensées négatives et problèmes environnementaux) et il vous faudra surtout agir. Aussi comme le dit le proverbe : « Aide-toi et le ciel t’aidera » !
Les recherches scientifiques vont dans ce sens.
Pour obtenir ce que vous voulez, il vous faudra visualiser non seulement le résultat, mais aussi le processus, les moyens que vous allez mettre en œuvrent ! Si un obstacle survient alors qu’est-ce que je ferai ?
En effet, face à un obstacle, le cerveau s’anime pour trouver des solutions afin de le surmonter : il devient actif. Alors que si on se contente d’imaginer la réussite, le cerveau reste passif, il se détend, il n’a pas besoin de mobiliser des ressources qui permettent d’atteindre l’objectif, ce dernier étant déjà atteint !
Dans le courant de la pensée positive il est souvent répété que de penser au négatif attire le négatif, mais néanmoins les recherches montrent qu’au contraire, anticiper les obstacles permet d’y faire face le moment venu. Les obstacles peuvent être source de motivation s’ils sont envisagés positivement. On ne pense pas uniquement au problème, mais aussi à comment y remédier.
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C’est ce qu’ont démontré les recherches de la psychologue Gabriele Oettingen !
En s’appuyant sur ses résultats elle a alors développé une nouvelle méthode de visualisation qui permet d’atteindre ses résultats en prenant en compte les obstacles : la méthode WOOP (Wish, Outcomes, Obstacles, Plan) en anglais ou DROP pour les Français :
- Désir
- Résultat escompté (avec visualisation détaillée)
- Obstacle possible (avec visualisation détaillée)
- Plan pour surmonter l’obstacle (sous forme : « si… alors… »)
La méthode WOOP, qui réunit le contraste mental et l’implémentation des intentions, a aidé de nombreuses personnes pour être en meilleure santé :
- En doublant leur activité physique et en ayant une meilleure alimentation
- En devenant plus actif malgré les douleurs chroniques
- En prenant mieux en charge le diabète de type II
- En favorisant la lutte contre la dépression
- En aidant à mieux vivre après un AVC…
Donc utilisez les autosuggestions et la pensée positive, mais ne vous limitez pas à cela, faites un plan motivant avec la méthode WOOP/DROP et surtout agissez !
9) Erreur 9 : croire en une solution miracle
La Méthode Coué et la pensée positive ne nous permettent pas de réaliser des miracles, des choses impossibles auxquelles vous ne pouvez pas croire vous-même !
Mais il ne faut pas pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain !
Ces pratiques nous permettent d’avoir un regard neuf sur notre situation.
Au lieu d’un miracle, il s’agit plutôt d’un mode de vie, d’une manière d’aborder l’existence, d’un changement d’état d’esprit !
Et les résultats sont bien réels, d’autant si vous vous y prenez comme il faut !
Une expérience sur la répétition de pensées positives a été menée à l’université de Lorraine. Les chercheurs envoyaient des SMS positifs tous les matins aux étudiants. Ces derniers devaient se répéter ces phrases trois fois. Au bout de quinze jours, une baisse de l’anxiété et des symptômes dépressifs a été observée sur les participants.
Luc Teyssier d’Orfeuil, spécialiste de la méthode Coué, auteur de nombreux livres sur le sujet, l’assure, cette méthode transforme, aussi bien la personne que le quotidien : « on fait des choix, on ose, on change parfois beaucoup de choses, on bouleverse aussi dans certains cas sa vie, en se lançant dans des projets que l’on pensait impossibles pour nous… ».
CONCLUSION
Alors la pensée positive, la loi d’attraction et la méthode Coué sont-elles des arnaques ?
Fondamentalement, non… mais malheureusement elles sont souvent mal utilisées et mal popularisées…
Soit par de vrais arnaqueurs qui savent que ce qu’ils disent ne marchera pas, mais qui vous vendent leurs services à prix d’or (et le marché du développement personnel ça marche très bien !) Soit par des ignorants qui croient ce qu’ils disent, mais n’ont pas conscience des limites et des erreurs qu’ils commettent…
Certains, comme moi, vous proposent une troisième voie : utiliser les autosuggestions à bon escient, avec leurs points forts et leurs limites.
Comme n’importe quel outil, il faut savoir le manier, il sera adapté pour certaines situations, pas pour d’autres et en gardant en tête que pour construire un meuble ou une maison, il n’y a pas UN outil magique, il vous faudra certainement plusieurs outils !
Au final, si on ne dérive pas dans l’excès et le déni de la réalité, l’optimisme et la positivité sont bénéfiques pour votre santé et votre bien-être !
Pour résumer les erreurs à ne pas commettre avec la pensée positive et les autosuggestions :
- Ne vous mentez pas à vous-même, soyez précis et dans vos limites d’acceptation.
- Connaissez-vous bien pour être cohérent avec vos désirs profonds.
- Vérifiez votre réceptivité à l’hypnose et pratiquez dans les bonnes conditions.
- Au lieu de rejeter vos pensées négatives, soyez dans l’acceptation.
- Faites votre part, mais prenez aussi en compte votre environnement physique et social.
- Commencez par apprendre la gratitude.
- Restez ouvert d’esprit et prenez le meilleur des 2 mondes.
- Ne vous limitez pas aux autosuggestions, utilisez la méthode DROP et agissez !
- Ayez un regard neuf sur votre situation !
Vous avez désormais toutes les clés en main pour bien les utiliser !
Il ne vous reste plus qu’à être acteur de votre santé !
Sources
Etudes sur l’efficacité de l’hypnose :
Sur le tabac : en 2018 : https://ascopubs.org/doi/abs/10.1200/jgo.18.80200
Sur la perte de poids (1996) : https://cnnespanol.cnn.com/wp-content/uploads/2014/08/kirsch-meta-analysis-on-hypnosis-for-weight-management.pdf
Sur la migraine (1999) : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11075124/
Sur la récupération après une chirurgie (1998): https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9926024/
Sur la diminution des douleurs chroniques (2014): https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24547802/
Pour arrêter de se droguer (2004) : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15376606/
Contrôler ses pensées :
« setting free the bears: escape from thought suppression » daniel m wegner (2011)
Médecines alternatives et décès :
Etudes sur le contraste mental et la méthode woop/drop :
en doublant leur activité physique et en ayant une meilleure alimentation
En devenant plus actif malgré les douleurs chroniques
En prenant mieux en charge le diabète de type ii
En favorisant la lutte contre la dépression
En aidant à mieux vivre après un avc…
Etude sur les pensées positives efficaces :
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