Avec une flambĂ©e de lâĂ©pidĂ©mie de COVID-19 en ce dĂ©but dâannĂ©e 2022 malgrĂ© plus de 90% des adultes vaccinĂ©s, et prĂšs de la moitiĂ© des personnes hospitalisĂ©es pour Covid-19 qui sont vaccinĂ©es, on peut se demander si le vaccin sert Ă quelque chose et si lâentrĂ©e en vigueur du pass vaccinal au moment oĂč jâĂ©cris cet article est vraiment utile⊠Je vous propose de faire le point !
En effet, le passe vaccinal vient dâentrer en vigueur, empĂȘchant les non-vaccinĂ©s dâaccĂ©der Ă de nombreux lieux publics. Ce sĂ©same illustre avant tout la volontĂ© du gouvernement de continuer de tout miser sur la vaccination, mais lorsque lâon observe autour de soi, on ne peut que constater que le vaccin nâa pas fait des miracles⊠Pourtant ils sont nombreux sur les plateaux tĂ©lĂ© Ă nous avoir promis une sortie de crise si 60% de la population Ă©tait vaccinĂ©eâŠ
Aujourdâhui, on voit bien quâil nâen est rien, aussi peut-on se poser des questions sur lâefficacitĂ© rĂ©elle des vaccins anti-COVID. Quelle diffĂ©rence y a-t-il entre quelquâun de vaccinĂ© et quelquâun qui ne lâest pas ?
« Si vous voulez, câest comme les bons chasseurs et les mauvais chasseursâŠ
Si vous voulez la personne non vaccinée, elle peut choper le COVID et le transmettre. Alors que la personne vaccinée⊠bon, elle peut choper le COVID, et euh.. Elle peut transmettre le COVID⊠MAIS elle est vaccinée ! »
Blague Ă part, car jâen vois dĂ©jĂ qui commence Ă sâexciter dans les commentaires, et câest pour ça que jâai longuement hĂ©sitĂ© Ă faire cet article⊠mais ceux qui me suivent commencent Ă me connaĂźtre, jâaime bien analyser les choses et chercher la vĂ©ritĂ©Â ! Donc comme dâhabitude, tout est sourcĂ©, je vous mets les liens vers les Ă©tudes citĂ©es Ă chaque fois et tout en bas de lâarticle !
Donc contrairement Ă la blague, il y a quand mĂȘme des petites diffĂ©rences entre les vaccinĂ©s et non-vaccinĂ©s !
Depuis des mois, que ce soit de la bouche de politiciens, de journalistes ou de mĂ©decins on entend que le vaccin sert Ă diminuer lâimpact du virus en protĂ©geant des formes graves et en diminuant la transmission.
Alors quâen est-il vraiment ? Que nous disent les Ă©tudes scientifiques ?
Sommaire :
- 1 A) Utilité des vaccins contre les formes graves de la COVID-19.
- 1.1 1) Les vaccins sont-ils efficaces ?
- 1.2 2) Quâest-ce qui fait baisser lâefficacitĂ© des vaccins ?
- 1.3 3) Une troisiĂšme dose utile contre la COVID-19 ?
- 1.4 4) Quâobserve-t-on dans la population ?
- 1.5 5) Mais sâil y a autant de vaccinĂ©s que de non-vaccinĂ©s en soins critiques cela veut dire que les vaccins ne servent Ă rien ?
- 1.6 6) Et depuis le variant Omicron ?
- 2 B) Le vaccin et la transmission du coronavirus?
- 2.1 1) Les premiĂšres Ă©tudes.
- 2.2 2) Les Ă©tudes observationnelles
- 2.3 3) Les « études » mathématiques
- 2.4 4) Des études expérimentales en vie réelle.
- 2.5 5) Les Ă©tudes sur la charge virale des patients.
- 2.6 6) Une Ă©tude Ă observer de plus prĂšs sur la transmission de la COVID-19âŠ
- 2.7 7) Et pour les enfants ?
- 3 C) DĂ©ception des vaccins anti-COVID
A) Utilité des vaccins contre les formes graves de la COVID-19.
1) Les vaccins sont-ils efficaces ?
Il semblerait en effet que les vaccins protÚgent des formes graves, ainsi les personnes vaccinées sont moins susceptibles de finir en réanimation et font globalement moins de symptÎmes que les non-vaccinés.
Mais attention, câest une gĂ©nĂ©ralitĂ©, car chaque personne est diffĂ©rente, le systĂšme immunitaire câest quelque chose de trĂšs complexe et qui varie dâune personne Ă lâautre et selon les modes de vie des personnes.
Ainsi, on a des exemples de personnes de 30 ans vaccinĂ©es et dĂ©cĂ©dĂ©es du COVID comme la boxeuse Julie le Galliard⊠et inversement des exemples de personnes de plus de 90 ans non-vaccinĂ©es et qui ont survĂ©cues au COVID comme trois de mes patientes ou la grand-mĂšre de lâactrice BĂ©atrice Rosen qui nâa jamais attrapĂ© le COVID alors quâelle a Ă©tĂ© plusieurs fois cas-contact.
Des exemples, des tĂ©moignages, on peut en trouver des tonnes allant dans un sens ou dans lâautre⊠mais ça ne fait pas une vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale.
Donc oui, globalement le vaccin protĂšge la majeure partie des gens, mais attention, vous nâĂȘtes pas une statistique !
D’autant que certains facteurs de risques peuvent aggraver le COvid-19 !
Puisque lâefficacitĂ© nâest jamais de 100 %, il est donc possible dâĂȘtre infectĂ© malgrĂ© une vaccination complĂšte. Câest ce qui sâappelle un Ă©chappement vaccinal.
De plus, mal dormir aprĂšs un vaccin jouera sur son efficacitĂ©…
Par ailleurs, le taux de protection confĂ©rĂ© par les vaccins varie selon les Ă©tudesâŠ
Les Ă©tudes financĂ©es par Pfizer (euh non, pas financĂ©es par Pfizer, ils le prĂ©cisent bien noir sur blanc dans lâĂ©tude, elle nâest pas financĂ©e par Pfizer, mais organisĂ©e par Pfizer et la moitiĂ© des chercheurs qui y ont participĂ© dĂ©tiennent des actions et des stock-options chez Pfizer, mais elle nâest pas financĂ©e par PfizerâŠ) Donc, selon les Ă©tudes organisĂ©es par Pfizer, la protection devait ĂȘtre de 95%⊠en tout cas Ă 7semaines aprĂšs la deuxiĂšme dose⊠soit environ 2 mois⊠un peu plus tard ce nâest plus la mĂȘme, mais on va y revenirâŠ
Dâautres Ă©tudes ultĂ©rieures ont dĂ©terminĂ© des taux dâefficacitĂ© diffĂ©rents :
Une large étude israélienne menée sur 1,2 million de personnes évoquait, elle, une efficacité de 92 % pour lutter contre une infection aprÚs deux doses de Pfizer.
Selon lâĂ©tude Heroes-Recover, financĂ©e par le CDC, la principale agence des Ătats-Unis en matiĂšre de protection de la santĂ© publique, le risque dâinfection est rĂ©duit de 91 % chez les personnes entiĂšrement vaccinĂ©es (câest-Ă -dire deux semaines aprĂšs la deuxiĂšme dose) avec les vaccins Ă ARNm Pfizer-BioNTech et Moderna.Â
Au début de la campagne de vaccination, les vaccins avaient une efficience largement supérieure à  90 % dans la prévention des maladies graves.
Mais, de par leur nature mĂȘme, les virus changent, ce qui peut modifier l’action des vaccins.
Ces chiffres ont donc Ă©tĂ© revus Ă la baisse avec le variant Delta.Â
Selon une Ă©tude menĂ©e Ă Singapour, lâefficacitĂ© de Pfizer contre une infection avec ce variant est de 69 %.
 Une autre étude menée à Israël évoquait 64 %.
Selon un rapport du CDC américain publié en juillet dernier : les vaccins sont efficaces à 67 % contre les infections.
Une autre Ă©tude a montrĂ© en aoĂ»t 2021, que l’efficience du vaccin de Pfizer dans la prĂ©vention des formes graves chez les rĂ©sidents des maisons de retraite était de 53 % chez les personnes qui avaient Ă©tĂ© vaccinĂ©es en dĂ©but d’annĂ©e 2021 (donc 5 Ă 6 mois avant).
Et avec lâapparition du variant Omicron, tout explose !
La vitesse de transmission et les nombreuses mutations du variant identifiĂ© fin novembre 2021 en Afrique du Sud laissent penser qu’Omicron Ă©chappe davantage que les prĂ©cĂ©dents variants Ă l’immunitĂ© assurĂ©e par les vaccins. Deux doses ne suffisent plus !
Une rĂ©cente Ă©tude menĂ©e par l’Imperial London College assure mĂȘme que le niveau de protection aprĂšs deux doses ne dĂ©passe pas 20%.
Une autre Ă©tude menĂ©e par l’assureur privĂ© sud-africain Discovery Health Ă©value quant Ă elle Ă 33% l’efficacitĂ© de deux doses du vaccin contre les contaminations par Omicron.
Une étude encore en preprint – qui n’a donc pas encore fait l’objet d’un examen formel par d’autres scientifiques, rĂ©alisĂ©e en Allemagne, a rĂ©vĂ©lĂ© que les anticorps prĂ©sents dans le sang de personnes entiĂšrement vaccinĂ©es avec Moderna et Pfizer n’avaient qu’une efficacitĂ© limitĂ©e s’agissant de la neutralisation du variant Omicron.
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D’autres Ă©tudes menĂ©es en Afrique du Sud et en Angleterre (en preprint elles aussi et portant sur des Ă©chantillons de taille modeste) ont Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© une diminution significative de l’efficacitĂ© des anticorps Ă cibler Omicron (35% dâefficacitĂ© si seulement vaccinĂ© et 73% si infectĂ© et vaccinĂ©).
L’Institut Pasteur a Ă©galement analysĂ© le sang de personnes ayant reçu deux doses du vaccin Pfizer ou du vaccin AstraZeneca. Conclusion : « cinq mois aprĂšs la vaccination, les anticorps prĂ©sents dans le sang ne sont plus capables de neutraliser Omicron ».
2) Quâest-ce qui fait baisser lâefficacitĂ© des vaccins ?
Vous avez au final 4 facteurs majeurs qui contribuent Ă cette baisse dâefficacitĂ© des vaccins :
- L’Ăąge (le systĂšme immunitaire des personnes ĂągĂ©es est moins efficace, et cette immunosĂ©nescence altĂšre aussi l’intensitĂ© et la qualitĂ© des rĂ©ponses vaccinales),
- les problÚmes de santé,
- l’Ă©mergence de nouvelles souches du coronavirus responsable du SARS-COV 2
- et la baisse de l’efficacitĂ© au fil du temps.
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En effet, plusieurs Ă©tudes ont dĂ©jĂ confirmĂ© la dĂ©croissance progressive, au fil des mois, de lâefficacitĂ© des vaccins contre le Covid-19.
Ă titre dâexemple, selon le suivi des volontaires impliquĂ©s dans lâĂ©valuation du vaccin Pfizer, lâefficacitĂ© contre lâapparition du Covid-19 passe de 96 % durant les deux premiers mois post-vaccination Ă 84 % six mois aprĂšs la vaccination.
Concernant la protection contre le risque dâinfection par le virus, des donnĂ©es israĂ©liennes rĂ©vĂšlent quâil y a 3 Ă 4 fois plus de cas chez les personnes vaccinĂ©es aprĂšs 6 mois comparĂ©es Ă celles vaccinĂ©es depuis deux mois.Â
Aussi il est recommandĂ© dâeffectuer une troisiĂšme dose de vaccinâŠ
3) Une troisiĂšme dose utile contre la COVID-19 ?
SantĂ© publique France (SPF) Ă©crit dans sa mise Ă jour de « lâAnalyse du risque » du 5 janvier 2022 quâ«une dose de rappel est nĂ©cessaire pour restaurer les titres dâanticorps neutralisants et rĂ©duire les risques dâinfection (efficacitĂ© vaccinale entre 37 et 86â%)», trois Ă©tudes basĂ©es sur des donnĂ©es de terrain Ă©tant citĂ©es en rĂ©fĂ©rence. Il sâagit ici dâĂ©tudes en prĂ©publication (pas encore Ă©tĂ© rĂ©visĂ©es par des chercheurs indĂ©pendants) datĂ©es des 14 dĂ©cembre, 17 dĂ©cembre et 1er janvier.
Concernant les cas liĂ©s Ă omicron, les auteurs des premiers travaux estiment que «deux semaines aprĂšs lâadministration dâune dose de rappel chez des patients vaccinĂ©s, lâefficacitĂ© [contre le Covid symptomatique] Ă©tait de 71,4â%. Pour les personnes initialement vaccinĂ©es avec Pfizer, lâefficacitĂ© observĂ©e Ă©tait de 75,5â%.
Selon la seconde Ă©tude, une dose de rappel «porte lâefficacitĂ© contre lâinfection symptomatique Ă omicron Ă 86,2â%».
La troisiĂšme Ă©tude porte quant Ă elle sur lâensemble des infections, symptomatiques ou non. Selon ses auteurs, lâefficacitĂ© dâune dose de rappel contre omicron est estimĂ©e Ă 37â% «au-delĂ de sept jours» aprĂšs lâinjection. Elle est voisine de 93â% contre delta.
L’Institut Pasteur valide Ă©galement l’efficacitĂ© d’une troisiĂšme dose du vaccin Pfizer-BioNTech contre Omicron. « Une troisiĂšme dose de rappel avec le vaccin Pfizer [âŠ] augmente fortement les taux d’anticorps, Ă un niveau suffisant pour neutraliser Omicron », expliquent les chercheurs français.
« Il faut cependant de 5 Ă 31 fois plus d’anticorps pour neutraliser Omicron, en comparaison avec Delta », mettent-ils en garde.Â
Donc cette dose de rappel est plus efficace pour vous protéger contre Delta, comme le confirme une étude israélienne, mais moins pour Omicron.
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LâidĂ©e câest un peu dâavoir un taux dâanticorps comme montrĂ© sur ce schĂ©ma, qui nâest que pĂ©dagogique âŠ
Un doute sur la durĂ©e de la protection persisteâŠ
MĂȘme si la troisiĂšme dose se rĂ©vĂšle essentielle pour lutter contre les infections provoquĂ©es par le variant Omicron, la durĂ©e de la protection confĂ©rĂ©e par le rappel est incertaine.
« Il est nĂ©cessaire maintenant d’Ă©tudier la durĂ©e de protection de la dose de rappel. Les vaccins perdent donc probablement une forte efficacitĂ© contre l’acquisition du virus, mais devraient continuer Ă protĂ©ger contre les formes graves », prĂ©cise Olivier Schwartz, l’un des principaux auteurs de l’Ă©tude de l’Institut Pasteur.
Une Ă©quipe allemande a fait rĂ©cemment Ă©tat dâune baisse trĂšs rapide de lâefficacitĂ©, mĂȘme aprĂšs trois doses. AprĂšs trois mois, celle-ci retombait Ă 25 %.Â
4) Quâobserve-t-on dans la population ?
Ainsi dĂ©but janvier, lâInstitut Robert-Koch en lâAllemagne nous rapporte concernant les infections Ă Omicron :
Chez les plus de 60 ans infectés par omicron et dont le statut vaccinal est recensé, 13,2 % étaient non vaccinés, 45,7 % complÚtement vaccinés, et 41,1 % avaient une dose de rappel.
Pour les 18-59 ans, 14,6 % étaient non vaccinés, 65,9 % complÚtement vaccinés et 19,5 % vaccinés avec rappel.
Pour les 12-17 ans, 44,1 % de non-vaccinés, 54,7 % de complÚtement vaccinés (plus 1,2 % de rappel).
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Pour la France, tout variants du COVID-19 confondus, les chiffres de la DREES prĂ©sentĂ©s par LibĂ©ration, nous rapportent prĂšs de la moitiĂ© des personnes hospitalisĂ©es sont vaccinĂ©esâŠ
Certes, nous ne disposons pas de donnĂ©es sur le «stock» de personnes vaccinĂ©es ou non-vaccinĂ©es, qui plus est dans les seuls services de rĂ©animation. Mais concernant le «flux», autrement dit les entrĂ©es en soins critiques, les non-vaccinĂ©s reprĂ©sentent bien, ces derniers jours, et pour lâensemble de la France, une «une petite moitié». Plus prĂ©cisĂ©ment 52â% dĂ©but dĂ©cembre, selon les donnĂ©es de la Drees (cellule statistiques du ministĂšre de la SantĂ©). Un taux quasi stable depuis novembre.
En dĂ©cembre, entre le 6 dĂ©cembre et le 2 janvier, les vaccinĂ©s reprĂ©sentent 53,5% des hospitalisations. Si on met de cĂŽtĂ© les vaccinations partielles, les non-vaccinĂ©s ont reprĂ©sentĂ© 46,5 % des admissions en hospitalisation conventionnelle. 59â% en soins critiques.
5) Mais sâil y a autant de vaccinĂ©s que de non-vaccinĂ©s en soins critiques cela veut dire que les vaccins ne servent Ă rien ?
Pas tout Ă fait, car ce sont des chiffres en valeur absolue et il faut rappeler que seulement 8% de la population adulte française nâest pas vaccinĂ©e. Â
Aussi si lâon prend les mĂȘmes donnĂ©es, mais rapportĂ©es Ă un million de vaccinĂ©s (de plus de 20 ans) dâun cĂŽtĂ© et Ă un million de non vaccinĂ©s (de plus de 20 ans) de lâautre, les entrĂ©es en soins critiques sont bien plus nombreuses du cĂŽtĂ© des non-vaccinĂ©s.
Il existe mĂȘme une forte diffĂ©rence entre vaccinĂ©s sans rappel et vaccinĂ©s avec rappel, ces derniers ayant 20 fois moins de risques dâentrer en soins critiques que les non-vaccinĂ©s.
Tout ceci tĂ©moignant quand mĂȘme dâun effet protecteur du vaccin, mĂȘme sâil nâempĂȘche pas lâengorgement des hĂŽpitauxâŠ
6) Et depuis le variant Omicron ?
Observons un graphique publiĂ© sur Twitter le 29 janvier par Florence DĂ©barre, chercheuse en biologie Ă©volutive au CNRS. BasĂ© sur les donnĂ©es de la Direction de la recherche, des Ă©tudes, de lâĂ©valuation et des statistiques (Drees), ce visuel permet, sur la pĂ©riode du 20 dĂ©cembre 2021 au 23 janvier 2022, de mesurer, parmi les personnes positives au Sars-Cov-2, les risques respectifs de dĂ©cĂšs pour les vaccinĂ©s et les non-vaccinĂ©s, que ce soit face au variant omicron ou Ă son prĂ©dĂ©cesseur delta.
Chez les personnes positives de plus de 80 ans non-vaccinĂ©es, le risque de dĂ©cĂšs avec omicron sâĂ©lĂšve ainsi Ă environ 5%, contre 11,5% avec delta. Soit une division par prĂšs de deux.
Mais chez les vaccinés, il demeure plus faible encore, chutant à 2,4% pour les vaccinés sans rappel (4,7% avec delta) et à 0,75% pour les vaccinés avec rappel (3,8% avec delta).
Concernant les 60 à 79 ans, chez les non-vaccinés, le taux de létalité est à 0,8% avec omicron (contre 3% avec delta). Parmi les vaccinés sans rappel, il est tombé à 0,4% (1% avec delta), et à 0,1% parmi les vaccinés avec rappel (1% avec delta).
Chez les moins de 60 ans, la létalité apparaßt nulle avec omicron, chez les vaccinés comme chez les non-vaccinés. Mais elle était déjà trÚs faible avec delta.
Ă noter que ces donnĂ©es ne concernent pas tous les cas, mais seulement ceux oĂč un test positif a pu ĂȘtre retrouvĂ© dans Si-Dep, systĂšme de centralisation des tests. Ă lâinverse, les donnĂ©es concernant omicron sont possiblement surestimĂ©es, en raison de la hausse ces derniĂšres semaines, avec ce variant, de patients dĂ©cĂ©dĂ©s «avec» le Sars-Cov-2, mais dâune autre pathologie que le Covid-19.
La proportion de personnes hospitalisĂ©es avec le Covid-19, mais prises en charge pour une autre raison que le virus, sâĂ©lĂšve actuellement Ă 20%, a annoncĂ© SantĂ© publique France mi-janvier 2022.
Ces derniĂšres, du fait de la trĂšs forte incidence dâomicron, reprĂ©sentent une part croissante des admissions (26 % sur la semaine du 10 au 16 janvier).
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Hospitalisations
Parmi les plus de 80 ans non-vaccinĂ©s et positifs au virus, le risque dâhospitalisation conventionnelle se monte Ă 21,5% avec omicron, contre 28% avec delta. Chez les vaccinĂ©s sans rappel, ce taux descend Ă 14,2% (16,1% avec delta), et pour les vaccinĂ©s avec rappel, Ă 7% (11,4% avec delta).
Chez les 50-69 ans non-vaccinĂ©s, le risque dâhospitalisation passe de 14,5% avec delta Ă 6,4% avec omicron. Il est rĂ©duit Ă 4,2% pour les vaccinĂ©s sans rappel (5,1% avec delta), et Ă 1,9% pour les vaccinĂ©s avec rappel (4,8% avec delta).
Chez les 20-59 ans non-vaccinĂ©s, le risque dâhospitalisation est de 1,1% avec omicron, contre 2,8% avec delta. Il est abaissĂ© Ă 0,4% pour les vaccinĂ©s sans rappel (0,8% avec delta) et Ă 0,2% pour les vaccinĂ©s avec rappel (1,2% avec delta).
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Soins critiques
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Concernant enfin les soins critiques, le risque dâentrer dans ce type dâunitĂ©, parmi les plus de 80 ans non-vaccinĂ©s et positifs au virus, est de 1,1% avec omicron, contre 2,6% avec delta. Pour vaccinĂ©s sans rappel, ce taux descend Ă 0,5% (1,4% avec delta) et Ă 0,3% pour les vaccinĂ©s avec rappel (1% avec delta). Ă noter que les plus de 80 ans sont beaucoup moins souvent orientĂ©s, quel que soit le variant, vers les services de rĂ©animation que les autres classes dâĂąge.
Chez les 60-79 ans non-vaccinĂ©s, le risque dâentrer en soins critiques est de 1,9% avec omicron, contre 6,7% avec delta. Il est rĂ©duit Ă 0,85% pour les vaccinĂ©s sans rappel (1,75% avec delta), et Ă 0,3% pour les vaccinĂ©s avec rappel (1,7% avec delta).
Chez les 20-59 ans non-vaccinés, le risque est de 0,2% avec omicron, contre 0,9% avec delta. Il devient quasi inexistant pour les vaccinés sans rappel (0,2% avec delta) comme pour les vaccinés avec rappel (0,3% avec delta).
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Donc le vaccin protĂšge des formes graves et a trĂšs probablement permis de diminuer le taux de mortalitĂ© lors des Ă©pidĂ©mies mĂȘme sâil nâest pas le seul facteur (par exemple lâimmunitĂ© acquise naturellement, les gestes barriĂšres mieux respectĂ©s et notamment dans les EPHAD alors quâils ont Ă©tĂ© particuliĂšrement touchĂ©s au dĂ©but, un « effet moisson » des personnes fragiles dĂ©jĂ dĂ©cĂ©dĂ©es lors des prĂ©cĂ©dentes vagues, etcâŠ).
Mais, si le vaccin vous protĂšge, permet-il de protĂ©ger les autres en vous empĂȘchant de transmettre le virus ? Quâen est-il de la transmission du coronavirus de la COVID-19 ?
B) Le vaccin et la transmission du coronavirus?
LĂ encore le discours ambiant sur la plupart des plateaux TV est majoritairement que le vaccin diminue les contaminations⊠mais il faut quand mĂȘme respecter les gestes barriĂšres.
Un petit peu ambigu⊠car si le vaccin empĂȘchait la transmission du virus, pourquoi faudrait-il continuer les gestes barriĂšres ? Pourquoi ne pas revenir Ă une vie « normale », « comme avant » ?
Alors que nous disent les études scientifiques ?
Je ne vais pas vous dĂ©tailler toutes les Ă©tudes, car jâen ai Ă©tudiĂ© une bonne vingtaine, mais je vais vous faire une sorte de synthĂšse, si vous voulez retrouver toutes les Ă©tudes, suivez les liens en fin dâarticleâŠ
1) Les premiĂšres Ă©tudes.
 Comme cette Ă©tude israĂ©lienne publiĂ©e dans la revue The Lancet nous disait principalement que le vaccin diminuait la transmission tout simplement parce que le vaccin empĂȘche dâĂȘtre maladeâŠ
Or en rĂ©alitĂ©, on peut trĂšs bien ĂȘtre porteur du virus sans ĂȘtre malade et donc le transmettre. De plus ces Ă©tudes de la premiĂšre heure ne tiennent pas compte de lâefficacitĂ© du vaccin qui diminue dans le temps et qui diminue avec lâĂ©mergence de nouveaux variantsâŠ
2) Les Ă©tudes observationnelles
Par exemple, câest le cas de lâĂ©tude citĂ©e prĂ©cĂ©demment, mais aussi de cette autre Ă©tude israĂ©lienne de mars 2021, de cette Ă©tude en prĂ©publication sur la plateforme medRxiv et conduite aux Pays-Bas, ou encore  cette Ă©tude anglaise publiĂ©e dans Nature et sur PubMed.
Ce sont des études non expérimentales, basées sur des données recueillies dans la population lors des tests PCR, par le contact tracing et les open data : les chercheurs observent ce qui se passe sans intervenir.
Mais ces Ă©tudes, de lâaveu mĂȘme des chercheurs, possĂšdent de nombreux biaisâŠ
Notamment, en lâabsence de randomisation, le groupe de vaccinĂ©s peut diffĂ©rer du groupe tĂ©moin non vaccinĂ© sur le plan dĂ©mographique de maniĂšres susceptibles d’affecter la charge virale observĂ©e.
 En effet, lâĂąge et la prĂ©sence de comorbiditĂ©s sont associĂ©s Ă des changements de charge virale.
Dâautres facteurs peuvent aussi influencer les rĂ©sultats, comme le comportement, le niveau dâobservance des gestes barriĂšres, la tendance Ă se faire tester et l’Ă©tat de santĂ© gĂ©nĂ©ral.
Par exemple, trÚs souvent les vaccinés étaient exempts de tests PCR, mais si les non-vaccinés se font tester plus souvent que les personnes vaccinées, mécaniquement on retrouvera plus de personnes non-vaccinées positives.
De plus, les personnes symptomatiques pourraient avoir Ă©tĂ© rĂ©ticentes Ă signaler des symptĂŽmes par crainte dâĂȘtre blĂąmĂ©es pour avoir infectĂ© dâautres personnes, auquel cas lâefficacitĂ© asymptomatique du vaccin serait Ă©galement surestimĂ©e.
De plus il nâest pas rare que les donnĂ©es sur les symptĂŽmes ou les valeurs de seuil de cycle ne soient pas incluses. Or, parmi les patients index (les patients qui servent de point de dĂ©part pour Ă©valuer la transmission du virus), ceux qui avaient Ă©tĂ© vaccinĂ©s Ă©taient susceptibles d’ĂȘtre moins gravement symptomatiques et auraient pu ĂȘtre moins infectieux que ceux qui n’avaient pas Ă©tĂ© vaccinĂ©s.
En effet, la prĂ©sence de symptĂŽmes est un indicateur de lâintensitĂ© de la charge virale et donc de la transmission.
Encore, il est frĂ©quent quâon ne sache pas si la personne contact a eu un test nĂ©gatif ou simplement si elle ne sâest pas fait tester.
En outre, les personnes vaccinĂ©es et non vaccinĂ©es sont fortement regroupĂ©es au sein des mĂ©nages. Cela rĂ©duit la puissance de lâanalyse.
Il peut aussi y avoir lâeffet de covariables supplĂ©mentaires comme lâemplacement, la race ou lâethnicitĂ©, le statut socioĂ©conomique et la probabilitĂ© de contracter le SRAS, le nombre de sorties. . .
Par exemple, les donnĂ©es ne concernent que les gens qui ont la mĂȘme adresse, rien ne dit si les personnes ont Ă©tĂ© hĂ©bergĂ©es ailleurs pendant que leur proche Ă©tait atteint ou quelque autre comportement.Â
En fait câest le problĂšme de toutes les Ă©tudes observationnelles. Mais comme le dit cette Ă©tude : « Les dĂ©cisions de santĂ© publique Ă©clairĂ©es par [ce genre dâĂ©tudes] devront tenir compte des biais possibles, des informations incomplĂštes ou contradictoires et de l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des sous-populations. »
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DĂšs lors, estime la Drees, «il nâest pas possible, Ă ce stade, de calculer et dâobserver une efficacitĂ© vaccinale avec les donnĂ©es mise Ă disposition en open data, car il faudrait neutraliser les effets de structures dâĂąges et dâautres facteurs qui jouent un rĂŽle important dans lâimpact du vaccin».
De plus comme nous le rappelle une recherche effectuĂ©e par lâUniversitĂ© dâOxford, si les Ă©tudes observationnelles nous montrent que le vaccin diminue apparemment les transmissions, son efficacitĂ© sâattĂ©nue avec le temps, dâenviron un quart dans les trois mois qui suivent la deuxiĂšme dose de vaccin.
3) Les « études » mathématiques
Par exemple  cette Ă©tude de lâInstitut Pasteur prĂ©publiĂ©e le 28 juin 2021 et souvent citĂ©eâŠ
Mais en rĂ©alitĂ© il ne sâagit pas dâune Ă©tude, mais seulement dâune projection mathĂ©matique, avec des donnĂ©es qui ne sont que des estimations, eux-mĂȘmes disent quâil faudrait tenir compte de lâĂ©volution de lâĂ©pidĂ©miologie, car cela pourrait changer tous leurs calculsâŠ
Donc si on se base sur une efficacitĂ© de 95% du vaccin, ou sur une Ă©tude observationnelle avec tous les biais quâelle comprend pour dire que le vaccin rĂ©duit le risque de transmission⊠tous les calculs seront erronĂ©s !
Ce genre dâĂ©tude tente de prĂ©voir lâavenir au lieu dâobserver la rĂ©alitĂ©.
Dâailleurs normalement ce genre dâĂ©tude doit ĂȘtre contrĂŽlĂ© a posteriori pour analyser leur marge dâerreur, et deux polytechniciens sây sont attelĂ©sâŠ
Les modĂ©lisations mathĂ©matiques de la propagation du covid-19 guident depuis bientĂŽt deux ans la mise en place de politiques publiques avec des impacts majeurs sur la vie des Français. Leur site vise Ă rendre publique une Ă©valuation systĂ©matique de la fiabilitĂ© de ces modĂ©lisations, ce qui n’a pas encore Ă©tĂ© fait.
Ils ont remarquĂ© que parmi toutes les Ă©tudes de ce genre quâils ont analysĂ©es, seulement 2 nâĂ©taient pas complĂštement Ă cĂŽtĂ© de la rĂ©alitĂ©. La plupart surestimaient la gravitĂ© du COVID-19.
4) Des études expérimentales en vie réelle.
Mais lĂ encore de nombreux facteurs sâentremĂȘlent. Par exemple avec cette Ă©tude amĂ©ricaine de juin 2021 qui conclut que les vaccinĂ©s contaminent moins que les non-vaccinĂ©sâŠ
Mais on y constate que les vaccinĂ©s sont restĂ©s moins longtemps en contact avec des personnes contaminĂ©es et le pourcentage de temps passĂ© Ă utiliser les moyens de protection (masque, blouse, visiĂšre) Ă©tait plus Ă©levĂ© âŠ
DĂšs lors y a-t-il eu moins de contamination grĂące Ă lâeffet du vaccin ou grĂące Ă une moindre exposition au virus, via un meilleur respect des gestes barriĂšres ?
5) Les Ă©tudes sur la charge virale des patients.
On nâest pas vraiment sĂ»r que la charge virale correspondent vraiment au pouvoir de transmission, mais Ă dĂ©faut de mieux cette technique est utilisĂ©e depuis de nombreuses annĂ©es pour dĂ©terminer le potentiel de contamination.
En gros plus la charge virale est élevée, plus vous risquez de transmettre le virus.
Par exemple cette étude de mars 2021 rapporte que la vaccination induirait une réduction de la charge virale aprÚs le 12Úme jour, entraßnant une infectiosité plus faible, contribuant à la diminution de la propagation du virus.
Cette autre étude de juillet 2021 nous rapporte une charge virale de 40% plus faible chez les vaccinés par rapport aux non-vaccinés et la durée des symptÎmes serait diminuée de 6,4 jours chez les vaccinés.
Et cette Ă©tude de Singapour de fin juillet 2021 nous rapporte quâen effet, chez les personnes vaccinĂ©es, la charge virale, dâabord lĂ©gĂšrement plus forte les premiers jours, diminue de façon significative ensuite pour ĂȘtre plus basse que la charge virale des personnes non vaccinĂ©es et disparaĂźtre plus rapidementâŠ
Ce qui fait dire Ă certains quâavec le vaccin on est malade moins longtemps, donc on contamine un peu moins les autresâŠ
NĂ©anmoins,  dâautres Ă©tudes nous montrent que parmi les personnes hospitalisĂ©es, celles qui sont vaccinĂ©es et celles qui ne sont pas vaccinĂ©es prĂ©sentent la mĂȘme charge virale⊠c’est-Ă -dire quâelles sont autant contaminantes les unes que les autres !
Pour rĂ©sumer lâensemble des Ă©tudes disponibles sur le sujet : il reste difficile de se prononcer avec certitude sur la capacitĂ© de diminuer la transmission du virus par les vaccins, mais nĂ©anmoins quelques points se distinguent :
- au dĂ©but de l’infection par Delta, les patients vaccinĂ©s symptomatiques semblent prĂ©senter des charges virales similaires Ă celles des personnes non vaccinĂ©es, mais il est probable que, lorsque les sujets vaccinĂ©s asymptomatiques sont pris en compte, les personnes vaccinĂ©es aient des charges virales significativement plus faibles (Ă©tudes française et israĂ©lienne) ;
- selon une Ă©tude nĂ©erlandaise, la charge virale des patients vaccinĂ©s semble diminuer plus rapidement que celle des personnes non vaccinĂ©es, y compris dans une population plus ĂągĂ©e, si on en croit l’Ă©tude singapourienne;
- il est possible que la charge virale des personnes vaccinĂ©es infectĂ©es augmente avec l’anciennetĂ© de la vaccination, (Ă©tude israĂ©lienne) ;
- la question de la capacitĂ© infectante des particules produites lors d’infections reste en suspens : Ă Ct Ă©gal, deux Ă©tudes ne trouvent pas de diffĂ©rence entre vaccinĂ©s et non vaccinĂ©s et une autre a mesurĂ© une moindre probabilitĂ©Â d’isoler du virus infectieux chez les personnes vaccinĂ©es (mais en comparant Delta et D614G, étude nĂ©erlandaise).
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De plus, en rĂ©alitĂ©, la plupart des contaminations ont lieu au tout dĂ©but de l’infection, en particulier avant et au dĂ©but des symptĂŽmes, il est donc peu probable que la diminution plus rapide de la charge virale chez les personnes vaccinĂ©es ait un effet majeur sur leur contagiositĂ©, en particulier lorsque celles-ci sont symptomatiques.Â
De la mĂȘme maniĂšre, il est pour l’instant dĂ©licat de miser sur la production de virus moins infectieux par les personnes vaccinĂ©es.
Câest Ă cette conclusion que parvient le Vidal (un peu le dico des mĂ©dicaments), lorsquâil fait la synthĂšse de toutes les Ă©tudes sur le sujet, disponibles en septembre 2021.
Le Vidal ajoute :
« une donnée solide, qui persiste variant aprÚs variant, est que les personnes symptomatiques, vaccinées ou non, présentent des charges virales plus élevées et plus durables que les personnes asymptomatiques et sont donc trÚs probablement plus contagieuses. »
Comme le confirme cette Ă©tude de 2021.
Partant de lĂ , comme le vaccin diminue le nombre de personnes symptomatiques, on peut raisonnablement penser que, globalement, les personnes vaccinĂ©es sont moins contagieusesâŠ
Mais attention ! Le point important câest que la distinction nâest pas de savoir si on est vaccinĂ© ou pas, mais de savoir si on est symptomatique ou pas !
Car un discours qui met lâaccent sur une baisse de transmission selon que vous soyez vaccinĂ© ou pas  tend Ă instaurer une idĂ©e fausse que je retrouve chaque jour auprĂšs de mes patients et leur famille : croire que parce quâon est vaccinĂ©, on ne peut pas transmettre le virus Ă ses proches.
Et je lâentends rĂ©guliĂšrement, lorsque des proches sont chez mes patients et quâils me disent « mais ne vous inquiĂ©tez pas je suis vacciné »âŠ
En réalité, la vaccination vous protÚge vous, et non vos proches.
Contrairement aux masques chirurgicaux qui vous protĂšgent trĂšs peu, mais vous empĂȘchent de postillonner et de dissĂ©miner vos microbes, donc de protĂ©ger les autres.
Mais câest un autre dĂ©bat.
Câest dâailleurs pourquoi le Vidal conclue Ă propos de la rĂ©duction de la transmission du virus par les vaccinĂ©s :
« l’absence de certitudes sur ce sujet justifie la dĂ©cision des diverses autoritĂ©s sanitaires de maintenir les gestes barriĂšres lorsque la probabilitĂ©Â de transmission est Ă©levĂ©e, par exemple dans les lieux clos ou lors de rassemblements, y compris pour les personnes vaccinĂ©es ».
Dâailleurs le CDC amĂ©ricain (Centres de prĂ©vention et de lutte contre les maladies, principale agence sanitaire des Ătats-Unis), nous lâaffirmait dans un rapport dĂšs juillet 2021 : les personnes vaccinĂ©es infectĂ©es ont une charge virale similaire Ă celle des personnes non vaccinĂ©es et semblent donc autant transmettre le virus, quâelles soient vaccinĂ©es ou nonâŠ
6) Une Ă©tude Ă observer de plus prĂšs sur la transmission de la COVID-19âŠ
Tout cela est confirmé par une étude britannique parue le 28 octobre 2021 dans la revue Lancet Infectious Diseases.
Les chercheurs nous rapportent que les vaccinés contaminés présentent un pic de charge virale similaire à celui observé chez les individus non vaccinés.
Par ailleurs, des personnes vaccinées peuvent transmettre le virus au sein de leur foyer familial, y compris aux membres de la famille totalement vaccinés.
Dans cette étude, tous les participants présentaient une forme de Covid-19 non sévÚre ou étaient asymptomatiques.
La proportion de cas symptomatiques était similaire dans les groupes vaccinés/ non-vaccinés.
Tous les participants (cas index et sujets contact) ont acceptĂ©, pendant une durĂ©e allant de 14 Ă 20 jours, de rĂ©aliser quotidiennement Ă domicile un prĂ©lĂšvement combinĂ© du nez et de la gorge sur eux-mĂȘmes.
Si tout le monde Ă©tait vaccinĂ© dans le foyer, on avait une transmission de lâordre de 25%, alors que si personne nâĂ©tait vaccinĂ© dans le foyer on avait une transmission de lâordre de 38%, ce qui tĂ©moigne donc dâun effet protecteur du vaccin de lâordre de 34% face Ă Delta. (On est loin des 95% du dĂ©but hein !)
Si on est vaccinĂ©, on a un peu moins de chance dâattraper le virus, mais le risque existe quand mĂȘme (25%) surtout dans le contexte familial (donc avec peu de gestes barriĂšres et une exposition prolongĂ©e).
En ce qui concerne la transmission :
- Si le cas index (la personne contaminée au départ) était vacciné, la transmission était de 25%,
- Si le cas index Ă©tait non-vaccinĂ©, la transmission Ă©tait de 23%…
En dâautres termes, le taux de transmission dans les familles Ă©tait identique que la personne contaminante ait Ă©tĂ© vaccinĂ©e ou non.
Donc le vaccin nâempĂȘche pas la transmission.
Il apparaßt que des personnes totalement vaccinées ont effectivement transmis le virus à des sujets contact également totalement vaccinés.
Cette Ă©tude met en lumiĂšre un Ă©lĂ©ment extrĂȘmement important en matiĂšre de santĂ© publique, Ă savoir que lâeffet du vaccin est minimal pour rĂ©duire la transmission du virus dans le contexte actuel de circulation du variant Delta.
Et depuis Omicron câest pire !
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DONC finalement, Ă symptĂŽmes Ă©gaux, vous transmettez autant le virus, que vous soyez vaccinĂ© ou non vaccinĂ©Â !Â
Autrement dit, une personne non vaccinĂ©e asymptomatique aura moins de risque de transmettre le virus quâune personne vaccinĂ©e symptomatique.
Et mĂȘme si le risque zĂ©ro nâexiste pas, une personne asymptomatique a moins de chances de transmettre le virus quâune personne symptomatique.
7) Et pour les enfants ?
Jâen profite donc au passage pour rassurer les parents qui ont des enfants.
Comme le montre cette Ă©tude de juin 2021, les enfants ne font quasi jamais de formes graves, ils ont globalement des formes moins symptomatiques que les adultes, donc des charges virales trĂšs faibles et transmettent donc finalement assez peu le virusâŠ
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Selon les rĂ©sultats prĂ©liminaires de l’Ă©tude VIGIL menĂ©e par des pĂ©diatres sur 4.000 enfants, l’Ă©cole jouerait un rĂŽle mineur. Les contaminations des enfants se font « trĂšs majoritairement » en milieu extrascolaire, affirme auprĂšs de franceinfo le pĂ©diatre Robert Cohen, mercredi 31 mars, sur la base des donnĂ©es de l’Ă©tude Vigil dont il est l’auteur principal.
Selon le pĂ©diatre, la hausse du taux d’incidence chez les plus jeunes est liĂ©e aux tests, de plus en plus pratiquĂ©s ces derniĂšres semaines dans les classes.
Dans son avis publiĂ© en mars 2021, la SociĂ©tĂ© française de pĂ©diatrie va dans le mĂȘme sens. « à un moment oĂč la circulation du virus sâaccentue dans la population gĂ©nĂ©rale, lâaugmentation observĂ©e Ă©galement chez les enfants nâen est que le reflet et non la cause », Ă©crit-elle.
Je vous laisse donc juger de la pertinence scientifique de vacciner les enfants, de tester Ă outrance et de fermer les classes dĂšs quâil y a trop de cas, sinon pour augmenter les problĂšmes psychologiques et tentatives de suicide chez nos jeunes comme le rapporte une lettre de recherche intitulĂ©e «Tendances temporelles des tentatives de suicide parmi les enfants dans la dĂ©cennie avant et pendant la pandĂ©mie de Covid-19, Ă Paris». PubliĂ©e dans le Journal of the American Medical Association.
LâĂ©pidĂ©miologiste Martin Blachier et la psychologue Marie-Estelle Dupont dĂ©noncent cet Ă©tat dans une pĂ©tition quâils ont lancĂ©e ICI pour un retour Ă la normale dans les Ă©coles.
Finalement le vaccin ne permet pas vraiment dâĂ©viter la transmission ⊠les Ă©tudes semblent arriver Ă un certain consensus sur ce sujet et de toute façon tout le monde peut lâobserver autour de soi : malgrĂ© plus de 90% de la population adulte vaccinĂ©e, lâĂ©pidĂ©mie est repartie de plus belle avec un nombre record de contaminations en ce dĂ©but 2022⊠il y a de quoi ĂȘtre déçuâŠ
On se rend compte que ces vaccins contre le COVID -19 nâont rien Ă voir avec les vaccins du tĂ©tanos, de lâhĂ©patite B qui protĂšge Ă vie, ou de la poliomyĂ©lite⊠ce ne sont pas les mĂȘmes vaccins et surtout, ce ne sont pas les mĂȘmes virusâŠ
Les vaccins anti-COVID-19 ont une efficacitĂ© moyenneâŠ
Mais gardons quâils protĂšgent contre les formes graves surtout chez les personnes Ă risque de plus de 80 ans.
C) DĂ©ception des vaccins anti-COVID
Donc oui il semblerait tout de mĂȘme que le vaccin protĂšge des formes graves, mais ce nâest pas non plus une baguette magique qui va nous faire revenir au monde dâavant comme promisâŠ.
Cette dĂ©ception face aux vaccins est dâailleurs partagĂ©e par de plus en plus de mĂ©decins, mĂȘme ceux qui ont largement fait la promotion du vaccin anti-COVID pendant des mois, mais qui aujourdâhui reconnaissent ses faiblesses, Ă lâimage du Dr Caumes.
DÚs le 30 août 2021, le journaliste Patrick Cohen évoquait cette « grande déception des vaccins » dans son édito.
Sans parler du professeur Raoult qui est encore plus radical dans ses propos.
Dâailleurs notre ministre de la santĂ© Olivier VĂ©ran lui-mĂȘme doit ĂȘtre déçu puisquâil a attrapĂ© le virus  le 13 janvier 2022, malgrĂ© ses 3 doses de vaccins et son jeune Ăąge et aucune comorbiditĂ© apparenteâŠ
Rassurez-vous il nâavait que de lĂ©gers symptĂŽmes selon ses prochesâŠ
En fait, ce nâest pas vraiment une surprise ! Car effectivement les vaccins Ă ARN messager ce nâest pas nouveau, on les utilise pour dâautres maladies depuis une dizaine dâannĂ©es et voici les conclusions dâune Ă©tude sur ces vaccins qui date de 2018, c’est-Ă -dire bien avant toute polĂ©mique liĂ©e au COVID !
LâĂ©tude nous disait en gros : les vaccins Ă ARN messagers câest lâavenir des vaccins, car ils permettent de fabriquer des vaccins beaucoup plus rapidement quâavant et donc de rĂ©agir plus vite face Ă une Ă©pidĂ©mie⊠mais leur efficacitĂ© est⊠MOYENNEâŠ
Je cite : « l’immunogĂ©nicitĂ© Ă©tait plus modeste chez l’homme que ce qui Ă©tait attendu sur la base de modĂšles animaux, un phĂ©nomĂšne Ă©galement observĂ© avec les vaccins Ă base d’ADN, et les effets secondaires n’Ă©taient pas nĂ©gligeables ».
Et on constate que ces nouveaux vaccins face au COVID-19 sont toujours⊠MOYENS⊠et avec des effets secondaires rares certes, mais non nĂ©gligeables⊠mais ça câest un autre dĂ©batâŠ
Mais alors avec ces vaccins moyens qui nâempĂȘchent pas la transmission, qui ne bloquent pas lâĂ©pidĂ©mie, quel est le but des mesures « sanitaires » mises en place et notamment du pass vaccinal ?
Pourquoi met-on autant la pression sur les « non-vaccinĂ©s » ?Â
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Dites-moi ce que vous en pensez en commentaire !
Laissez-moi des commentaires, mĂȘme si vous nâĂȘtes pas dâaccord avec ce que je dis, mais de façon argumentĂ©e et sourcĂ©e, pas juste un dĂ©fouloir Ă©motionnel contre les « anti-vax » ou contre les « pro-vax » , ce nâest vraiment pas le sujet de cet articleâŠ
Par exemple :
SELON BRUNO LINA, Virologue, membre du Conseil Scientifique, dans lâĂ©mission l e Quotidien du 18 janvier 2022 : « Le vaccin freine la transmission, Ă 3 mois aprĂšs une dose vous avez 20Ă 30% de transmission alors quâĂ distance de la vaccination vous avez 70-80% de transmission. »
DâoĂč sortent ces chiffres ????
Ce nâest pas ce que jâobserve autour de moi ni dans la littĂ©rature scientifique, mais je veux bien discuterâŠ
JâespĂšre que cet article vous aura plu, si câest le cas ou si vous avez des questions nâhĂ©sitez pas Ă me le dire en commentaire.
Je vous donne rendez-vous sur SantĂ© de Faire pour de prochains conseils santĂ© alors pour ĂȘtre sur de ne rien manquer pensez Ă vous abonner Ă mes mails privĂ©s ICI !
Vous pouvez retrouver la vidĂ©o correspondante Ă lâarticle ICI :
SOURCES (en cours d’ĂȘtre complĂ©tĂ©, suivez les liens contenus tout au long de l’article):
Rapport COREBÂ : https://www.coreb.infectiologie.com/fr/alertes-infos/diaporama-pedagogique-coreb_-n.html
Article de Libération : https://www.liberation.fr/checknews/covid-19-quelle-est-la-part-des-vaccines-dans-les-entrees-en-reanimation-selon-les-derniers-chiffres-20211222_Z6TWKSKPLBHOBA46QNCANHVBLY/
Levine-Tiefenbrun M et al. Nature Medicine 2021 Mars
Chung E et al. Lancet Ped Jun 2021
« Vaccins Ă ARNm â une nouvelle Ăšre en vaccinologie » Norbert Pardi , Michael J. Hogan , Frederick W. Porter , et Drew Weissman (janvier 2018) : doi:  10.1038/nrd.2017.243
Pour en savoir plus :
Chia PY, Ong SWX, Chiew CJ, et al. Virological and serological kinetics of SARS-CoV-2 Delta variant vaccine breakthrough infections: a multi-center cohort study. medRxiv. Posted July 31, 2021. doi: 10.1101/2021.07.28.21261295
Brosh-Nissimov T, Orenbuch-Harroch E, Chowers M, et al. BNT162b2 vaccine breakthrough: clinical characteristics of 152 fully vaccinated hospitalized COVID-19 patients in Israel. Clin Microbiol Infect. 2021 Jul 7:S1198-743X(21)00367-0. doi: 10.1016/j.cmi.2021.06.036
Vignier N, Bérot V, Bonnave N, et al. Breakthrough Infections of SARS-CoV-2 Gamma Variant in Fully Vaccinated Gold Miners, French Guiana, 2021. Emerg Infect Dis. 2021 Jul 21;27(10). doi: 10.3201/eid2710.211427
Farinholt T, Doddapaneni H, Qin X, et al. Transmission event of SARS-CoV-2 Delta variant reveals multiple vaccine breakthrough infections. medRxiv. 2021 Jul 12:2021.06.28.21258780. doi: 10.1101/2021.06.28.21258780
Blachere NE, Hacisuleyman E, Darnell RB. Vaccine Breakthrough Infections with SARS-CoV-2 Variants. Reply. N Engl J Med. 2021 Jul 8;385(2):e7. doi: 10.1056/NEJMc2107808
Rana K, Mohindra R, Pinnaka L. Vaccine Breakthrough Infections with SARS-CoV-2 Variants. N Engl J Med. 2021 Jul 8;385(2):e7. doi: 10.1056/NEJMc2107808
Micochova P, Kemp S, Shanker M, et al. SARS-CoV-2 B.1.617.2 Delta variant emergence and vaccine breakthrough. bioRxiv. Posted June 28, 2021. doi: 10.1101/2021.05.08.443253
Bailly B, Guilpain L, Bouiller K, et al. BNT162b2 mRNA vaccination did not prevent an outbreak of SARS COV-2 variant 501Y.V2 in an elderly nursing home but reduced transmission and disease severity. Clin Infect Dis. 2021 May 16:ciab446. doi: 10.1093/cid/ciab446
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Antonelli M, Penfold RS, Merino J, et al. Post-vaccination SARS-CoV-2 infection: risk factors and illness profile in a prospective, observational community-based case-control study.medXriv. Posted May 26, 2021. doi: 10.1101/2021.05.24.21257738
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