[OPTIMISME] : comment éviter un accident vasculaire cérébral ?

[OPTIMISME] : comment éviter un accident vasculaire cérébral ?

I) L’optimisme pour la santĂ©

L’optimisme c’est une disposition d’esprit qui incline Ă  prendre les choses du bon cĂŽtĂ©. Il se caractĂ©rise donc par une perception positive du monde et de l’univers.

L’intĂ©rĂȘt croissant pour le rĂŽle de l’optimisme sur la santĂ© a conduit Ă  une production scientifique remarquable au cours de la derniĂšre dĂ©cennie.

Mais ce qui intĂ©resse les scientifiques ce n’est pas un optimisme irrĂ©aliste apparentĂ© Ă  la pensĂ©e magique des enfants, ancrĂ© seulement dans une croyance, comme dans le courant de la PensĂ©e Positive (et vous avez le droit de croire que l’Univers, ou Dieu vous apportera tout ce que vous voulez si vous le demandez, chacun croit ce qu’il veut).

Ce qui intĂ©resse les scientifiques c’est plutĂŽt un optimisme rĂ©aliste, plus particuliĂšrement l’optimisme dispositionnel, Ă©tudiĂ© par le biais de la Psychologie Positive.

L’optimisme dispositionnel peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une facette de la personnalitĂ©, de nature cognitive, qui contient l’attente globale que l’avenir soit plein de bons Ă©vĂ©nements.

Ainsi, l’optimisme dispositionnel est dĂ©fini comme la tendance stable Ă  penser que nous vivrons globalement plus d’expĂ©riences positives que d’expĂ©riences nĂ©gatives au cours de notre vie.

Les optimistes considĂšrent les objectifs souhaitĂ©s comme rĂ©alisables, ainsi, ils affrontent souvent l’adversitĂ© de maniĂšre active, ce qui entraĂźne de la persĂ©vĂ©rance et une meilleure rĂ©alisation des objectifs.

Ou comme le disait Winston Churchill :

« Un pessimiste voit la difficultĂ© dans chaque opportunitĂ©, un optimiste voit l’opportunitĂ© dans chaque difficultĂ© » Winston Churchill.

Bien que l’optimisme soit liĂ© Ă  d’autres constructions psychologiques positives comme les Ă©motions et les sentiments positifs (par exemple la joie, le bonheur), l’optimisme est conceptuellement distinct et mesure la perception et les attentes positives d’une personne.

Il s’agit plus d’une posture mentale, d’une façon de penser, que d’émotion ressentie.

On pourrait la rĂ©sumer ainsi : « En pĂ©riode d’incertitude, je m’attends habituellement au meilleur. »

Afin de le mesurer plus objectivement, les chercheurs  Carver et Scheier (1981) ont conçu une Ă©chelle d’évaluation de cet optimisme nommĂ©e Life Orientation Test (LOT), rĂ©visĂ©e et renommĂ©e Life Orientation Test Revised (LOT-R).

Vous pouvez la retrouver dans leur excellent livre :

Attention and self-regulation: A control theory approach to human behavior. Carver, C. S. and Scheier, M. F. (1981). New York: Springer-Verlag

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Plusieurs Ă©tudes se sont penchĂ©es sur les bienfaits que pourrait apporter l’optimisme sur la santĂ©.

Mais qu’en est-il du risque d’accident vasculaire cĂ©rĂ©bral (AVC) ? Tout particuliĂšrement chez les seniors ?

En effet le risque d’accident vasculaire cĂ©rĂ©bral est plus Ă©levĂ© chez les personnes ĂągĂ©es. De plus la recherche a rĂ©vĂ©lĂ© que les seniors sont gĂ©nĂ©ralement moins optimistes que les jeunes adultes.

Ainsi, l’optimisme peut avoir plus d’importance pour les AVC chez les adultes plus ĂągĂ©s.

Pour répondre à cette question, observons cette étude de 2011


II) Étude prospective sur l’optimisme dans l’apparition d’accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux chez les personnes ĂągĂ©es.

Les chercheurs ont utilisĂ© les donnĂ©es de la Health and Retirement Study, une Ă©tude de panel reprĂ©sentative au niveau national d’adultes amĂ©ricains ĂągĂ©s de plus de 50 ans.

Les analyses ont Ă©tĂ© menĂ©es sur 2 ans sur un sous-ensemble de plus de 6000 personnes qui n’avaient pas eu d’AVC au dĂ©part.

Bien Ă©videmment, les analyses ont Ă©tĂ© ajustĂ©es pour Ă©viter l’influence sur les rĂ©sultats d’autres facteurs tels que :

  • les maladies chroniques : hypertension artĂ©rielle, cancer, maladie pulmonaire, problĂšmes psychiatriques et arthrite.
  • les facteurs sociodĂ©mographiques : Ăąge, sexe, ethnicitĂ©, Ă©tat matrimonial, niveau de scolaritĂ©
  • comportementaux : tabagisme, activitĂ© physique, alcool

  • biologiques : IMC, pression artĂ©rielle, diabĂšte

  • et psychologiques pertinents : anxiĂ©tĂ©, cynisme, dĂ©pression, pessimisme.

 

 

RĂ©sultats :

L’optimisme dispositionnel Ă©tait associĂ© Ă  une rĂ©duction du risque d’AVC. 

Cette association a persistĂ© mĂȘme aprĂšs ajustement pour les facteurs sociodĂ©mographiques, comportementaux, biologiques et psychologiques potentiels. 

Sur une mesure de l’optimisme allant de 3 Ă  18, chaque augmentation de l’optimisme unitaire Ă©tait associĂ©e Ă  une rĂ©duction de 9 % du risque d’accident vasculaire cĂ©rĂ©bral, mĂȘme aprĂšs avoir tenu compte des facteurs de risque potentiels. 

Les rĂ©sultats de cette recherche suggĂšrent en outre que l’effet de l’optimisme sur les accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux n’est pas attribuable Ă  d’autres facteurs de risque connus de maladies cardiovasculaires comme l’anxiĂ©tĂ©, l’hostilitĂ©, la dĂ©pression, le pessimisme et le manque d’émotions positives.

En effet, les analyses ont indiquĂ© que l’anxiĂ©tĂ©, la dĂ©pression, les Ă©motions nĂ©gatives, et le neuroticisme (tendance persistante Ă  l’expĂ©rience des Ă©motions nĂ©gatives) Ă©taient significativement associĂ©s Ă  l’AVC, alors que l’hostilitĂ© cynique et le pessimisme ne l’étaient pas.

Mais les chercheurs ont remarquĂ© que l’effet protecteur de l’optimisme est demeurĂ© important dans toutes les analyses, ce qui laisse entendre que l’optimisme protĂšge contre les accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux au-delĂ  des effets des facteurs psychologiques nĂ©gatifs testĂ©s.

 

Parmi les hypothÚses explicatives possibles, deux semblent décrire le mieux les résultats :

  • l’optimisme peut avoir un effet direct sur le systĂšme neuroendocrinien et sur les rĂ©ponses immunitaires,
  • et il peut avoir un effet indirect sur les rĂ©sultats en matiĂšre de santĂ© en favorisant des comportements de santĂ© protecteurs, des stratĂ©gies d’adaptation adaptatives et sur l’humeur.

Les personnes qui sont trĂšs optimistes peuvent adopter un mode de vie sain qui rĂ©duit les risques pour la santĂ© et augmente la santĂ© et le bien-ĂȘtre. 

Peut-ĂȘtre qu’ils entreprennent plus d’actions et donc obtiennent plus de bons rĂ©sultats. 

D’autres Ă©tudes sont nĂ©cessaires pour mieux comprendre comment l’optimisme joue un rĂŽle protecteur contre les accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux. 

Mais puisque l’optimisme permet de diminuer les risques d’AVC, alors comment ĂȘtre optimiste ?

Comment développer son optimisme ?

Car on pourrait croire que ce trait de personnalitĂ© est innĂ©, gĂ©nĂ©tiquement programmĂ© selon les personnes, mais les Ă©tudes ont montrĂ© que ce n’était vrai qu’à 25% !

L’optimisme revĂȘt un caractĂšre mallĂ©able : il se dĂ©veloppe, il s’apprend, il se choisit !

Alors, comment développer votre optimisme ?

III) DĂ©velopper son optimisme

DĂ©velopper son optimisme demande du temps, de la volontĂ© et beaucoup de travail sur soi, car ce n’est pas forcĂ©ment naturel pour tous.

Comme nous le disions, l’optimisme relùve d’une posture mentale, et tout comme une posture physique, cela demande un effort pour la tenir ! Mais des astuces existent.

Par exemple tenir un journal de gratitude.

Chaque matin, ou chaque soir, écrivez dans un journal 3 choses agréables et positives qui vous sont arrivées la veille (ou dans la journée si vous écrivez le soir)en exprimant de la gratitude.

Cela peut-ĂȘtre de petites choses ponctuelles (« Merci pour ce film gĂ©nial qui m’a rempli d’émotions ») ou des choses plus essentielles (« Je suis reconnaissant d’avoir mes deux jambes pour marcher »).

En faisant cela tous les jours, vous habituerez votre cerveau à porter son attention sur les bonnes choses qui vous arrivent et petit à petit vous  commencerez à voir plus facilement le verre à moitié plein !

 Ce sera plus facile pour vous d’envisager un dĂ©nouement positif faces aux diverses situations rencontrĂ©es, car aprĂšs tout, vous constatez chaque jour qu’au moins trois choses positives vous arrivent, il peut bien y en avoir une de plus !

Il s’agit de la technique des « 3 kifs par jour » popularisĂ©e par Florence Servan-Schreiber dans son livre, que je vous recommande chaudement.

Je vous mets un lien en description si cela vous intĂ©resse, mais attention il s’agit d’un lien affiliĂ©, je toucherai une commission si vous l’utilisez. Vous pouvez aussi ne pas l’utiliser et acheter le livre quand  mĂȘme, faites comme vous voulez !

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Une autre possibilitĂ© pour dĂ©velopper votre optimisme consiste Ă  utiliser les autosuggestions positives, mais attention, pas n’importe comment !

Je vous avais déjà expliqué comment les utiliser, quelle différence entre Pensée Positive, Méthode Coué et Psychologie Positive dans un précÚdent article que je vous laisse découvrir !

 

J’espĂšre que cet article vous aura plu, si c’est le cas ou si vous avez des questions n’hĂ©sitez pas Ă  me le dire en commentaire.

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Vous pouvez retrouver la vidĂ©o correspondante Ă  l’article ICI :

SOURCES :

« Dispositional Optimism Protects Older Adults From Stroke – The Health and Retirement Study » Eric S. Kim, Nansook Park, and Christopher Peterson (2011)

 

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